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Remplacer une chaudière par une pompe à chaleur : rentabilité de l’investissement

L’Agence de la transition écologique a mené une étude sur une centaine de foyers ayant remplacé leur chaudière au gaz ou au fioul par une PAC air/eau ou air/air. Selon l’étude, le coût total d’une installation de PAC varie entre 10 000 et plus de 25 900 euros.

Dans une récente étude, l’Agence de la transition écologique apporte des précisions concrètes sur les pompes à chaleur. Bien que ces équipements affichent de bonnes performances énergétiques, leur rentabilité financière dépend de certaines conditions.
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Les pompes à chaleur (PAC) figurent parmi les solutions principales envisagées pour décarboner le chauffage. Non seulement elles visent à réduire les émissions de CO2, mais elles devraient également contribuer à diminuer les factures énergétiques des ménages. Alors que les ventes de PAC ont connu une baisse ces dernières années, l’Agence de la transition écologique (Ademe) a souhaité vérifier si les promesses étaient tenues sur le terrain.

Pour cela, l’agence a réalisé une étude portant sur une centaine de foyers ayant remplacé leur chaudière au gaz ou au fioul par une PAC air/eau ou air/air. En analysant la consommation énergétique des années 2023 et 2024, l’étude vise à répondre à une question clé : une PAC constitue-t-elle réellement un bon investissement ?

Des rendements parfois surestimés par les fabricants

Un des principaux critères pour jauger l’efficacité d’une PAC est son coefficient de performance, ou COP. Ce chiffre, plus il est élevé, indique une meilleure performance de l’appareil. Concrètement, le COP correspond au ratio entre la chaleur produite et l’électricité consommée pour la produire. Par exemple, un COP de 4 signifie qu’il faut 1 kilowattheure (kWh) d’électricité pour produire 4 kWh de chaleur. Les fabricants doivent obligatoirement indiquer cet indicateur de performance.

Cependant, selon l’Ademe, les valeurs annoncées sont souvent supérieures à la réalité, probablement pour des raisons commerciales. Parmi les appareils étudiés, 85 % auraient ainsi affiché un COP réel inférieur à celui annoncé par le fabricant. La surévaluation peut atteindre jusqu’à 3,84 points, souligne l’agence.

Les PAC sont performantes, même par temps froid

Malgré ces écarts, une bonne nouvelle demeure : les PAC se montrent performantes en pratique. En moyenne, le COP saisonnier observé est de 2,9 pour les modèles air/eau et de 4,3 pour les modèles eau/eau, contre seulement 1 pour les radiateurs électriques traditionnels. De plus, les performances restent bonnes même en période de froid.

Lors de la vague de froid du 20 janvier 2024, alors que la température moyenne tombait à –4 °C, le COP moyen des PAC analysées atteignait encore 2. « Le COP moyen de 2 serait toujours d’actualité selon nos données jusqu’à -8,5 °C de température extérieure », a confirmé l’Ademe.

Cependant, les résultats varient pour la production d’eau chaude sanitaire. 46 % des PAC observées affichent, dans ce contexte, un COP inférieur à 2. « Ces résultats sont plutôt décevants », note l’agence.

Les PAC sont-elles rentables ?

Concernant l’efficacité, les PAC confirment leurs performances. Mais qu’en est-il de leur rentabilité financière ? D’après l’étude, le coût total d’une installation oscille entre 10 000 et plus de 25 900 euros. Ce montant englobe tous les travaux, de l’achat et l’installation de l’équipement à la dépose de l’ancienne chaudière. L’investissement est sensiblement plus élevé qu’une chaudière à gaz.

Cependant, ce surcoût peut être rapidement amorti, surtout si l’on bénéficie d’aides publiques telles que MaPrimeRénov’ ou les Certificats d’économies d’énergie (CEE). Avec ces dispositifs, la différence de coût entre une PAC et une chaudière à gaz peut se compenser en seulement deux ans grâce aux économies sur les factures. En l’absence de subvention, cette période d’amortissement s’étend à six ans.

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En revanche, l’investissement devient beaucoup moins attractif lorsqu’il s’agit de remplacer une chaudière à gaz encore en bon état par une PAC. Dans ce cas, l’amortissement moyen atteint 12 ans avec aides, et 17 ans sans. Sur une période aussi longue, il est possible que la PAC subisse déjà des pannes ou des besoins de maintenance, ce qui réduit l’intérêt économique de l’opération.