Belgique

Absentéisme record chez les fonctionnaires fédéraux : stress et burn-out responsables

En 2024, un fonctionnaire fédéral a manqué en moyenne 18,2 jours de travail, un record historique. Selon Medex, 35% des quelque 73.000 fonctionnaires fédéraux n’ont connu aucune absence pour cause de maladie, un chiffre en légère hausse par rapport à 2023.


L’absentéisme dans la fonction publique fédérale atteint un niveau historique. D’après Medex, le service médical chargé de surveiller les absences au sein de l’administration, un fonctionnaire fédéral a manqué en moyenne 18,2 jours de travail en 2024. Ce chiffre est comparable à ceux observés durant la pandémie de Covid, quand les quarantaines avaient fait exploser les statistiques.

En moyenne, chaque absence pour maladie dure huit jours, et un agent s’est absenté deux fois au cours de l’année. Cependant, il est à noter que parmi les quelque 73.000 fonctionnaires fédéraux, 35% n’ont eu aucune absence pour cause de maladie, un taux en légère augmentation par rapport à 2023.

### Le stress, première cause d’absence

Le rapport met en lumière la forte augmentation des maladies psychologiques, qui représentent désormais 43,7% des jours d’absence, contre environ un tiers en 2015. Le stress, le burn-out et la dépression sont devenus les principales causes d’arrêt de travail, loin devant les atteintes physiques.

Les troubles locomoteurs viennent ensuite, avec près de deux jours d’arrêt sur dix dus à des douleurs au dos ou aux muscles. Les maladies respiratoires et les cancers complètent le tableau, mais leur proportion demeure stable.

Concernant les périodes d’absence, Medex indique que les arrêts de plus d’un an augmentent légèrement, tandis que les arrêts de courte durée diminuent. Cette tendance illustre le poids croissant des maladies longues, souvent liées au stress chronique ou aux troubles musculo-squelettiques.

### Des mesures pour renforcer la prévention

Face à cette hausse, la ministre de la Fonction publique, Vanessa Matz (Les Engagés), affirme vouloir agir sur le bien-être au travail. Elle souligne les actions mises en place via Empreva, le service commun de prévention au sein de l’administration fédérale, qui vise à promouvoir un environnement de travail plus sain. Par exemple, des formations à la résilience sont proposées afin d’aider les agents à mieux gérer la pression et limiter les risques de burn-out.

La ministre annonce également la création d’un réseau d’experts en réintégration. Ces spécialistes auront pour mission d’accompagner les différents départements dans le retour progressif des agents après une longue absence. Les premiers experts certifiés devraient être opérationnels d’ici la fin de l’année, précise Vanessa Matz.