Belgique

« Rob Jetten déclare avoir remporté les élections néerlandaises contre les populistes »

Les élections législatives ont permis d’évaluer la poussée de l’extrême droite en Europe, notamment au Royaume-Uni, en France et en Allemagne. Rob Jetten a annoncé que le D66, son parti, comptait 26 sièges, avec la possibilité de passer à 27 une fois tous les votes comptabilisés.


Les élections législatives ont suscité une attention particulière en Europe, car elles étaient censées mesurer la montée de l’extrême droite à travers le continent, particulièrement au Royaume-Uni, en France et en Allemagne. Rob Jetten a déclaré à l’AFP que son message positif et optimiste avait su convaincre les électeurs néerlandais, lui permettant de triompher face à Geert Wilders, connu pour ses positions anti-islam et anti-immigration.

« Je pense que nous avons désormais démontré au reste de l’Europe et au monde entier qu’il est possible de battre les mouvements populistes en menant campagne sur un message positif pour son pays », a commenté Rob Jetten à l’AFP. L’agence de presse néerlandaise ANP, qui était chargée de compiler et de diffuser les résultats du scrutin, avait annoncé plus tôt vendredi la victoire du D66, jugeant que le parti de Geert Wilders ne pourrait pas rattraper son retard. Avec une circonscription encore à dépouiller et les votes par correspondance des Néerlandais vivant à l’étranger à traiter, le centriste devance le leader d’extrême droite d’une très courte avance de 15.155 voix. Le dépouillement des voix par correspondance a déjà commencé à La Haye, mais les résultats ne seront pas communiqués avant lundi soir au plus tôt.

Traditionnellement, les expatriés néerlandais privilégient les partis de centre ou de gauche. Lors des précédentes élections législatives en 2023, le D66 a devancé le PVV avec près de 3000 votes par correspondance. Les résultats ne seront officiellement validés que lorsque le Conseil électoral les annoncera vendredi prochain, mais Rob Jetten a affirmé qu’il n’y avait pas de temps à perdre. « Nous ne voulons pas perdre de temps inutilement, car les Néerlandais nous demandent de nous mettre au travail », a précisé cet amateur de sport, ancien partenaire d’entraînement de la championne olympique Sifan Hassan dans sa jeunesse.

Démarre alors le processus complexe et long de formation d’une coalition de partis pour établir un gouvernement, avec une majorité requise de 76 sièges sur les 150 que compte le Parlement. La voie privilégiée semble être une coalition avec le CDA (centre-droit, 18 sièges), le VVD (libéral, 22 sièges) et l’alliance de gauche Verts/Travaillistes (20 sièges).

Le parti D66 de Rob Jetten compte 26 sièges, un chiffre qui pourrait grimper à 27 une fois tous les votes comptabilisés, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités de coalition.

« Je pense que les électeurs ont clairement exprimé, par ce résultat électoral, leur souhait d’une collaboration au centre » de la sphère politique néerlandaise, a déclaré Rob Jetten. Cependant, des doutes subsistent concernant la capacité du VVD et des Verts/Travaillistes à collaborer. Avant les élections, la dirigeante du VVD, Dilan Yesilgoz, avait affirmé qu’une alliance avec les Verts/Travaillistes « ne fonctionnerait pas » et préférait une coalition de centre-droit. Lundi, l’alliance Verts/Travaillistes élira un nouveau leader après la démission de l’ancien vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans.

Les relations entre Dilan Yesilgoz et Peter Timmermans sont notoirement tendues. L’arrivée d’un nouveau leader pour les Verts/Travaillistes pourrait donc faciliter un rapprochement. Bien que le soutien à Geert Wilders ait diminué, d’autres partis d’extrême droite ont obtenu de bons résultats.

Le Forum pour la Démocratie (FvD), un parti nationaliste partisan d’une sortie de l’espace Schengen, a plus que doublé son nombre de voix, occupant sept sièges au nouveau parlement, contre trois auparavant. Geert Wilders a exclu toute collaboration avec ce parti, le considérant trop extrémiste. Le parti de droite radicale JA21, qui se présente comme un « parti libéral conservateur pro-Pays-Bas », est passé d’un à neuf sièges.