Belgique

MSF envoie des kits pour hôpitaux dans les Caraïbes après l’ouragan Mélissa.

Les équipes de Médecins Sans Frontières se déploient en Jamaïque pour faire face aux défis posés par les glissements de terrain et l’accès aux populations, avec un accent sur l’accès à l’eau potable, qui est « même plus vital que la nourriture ou les soins médicaux ». Un avion charter quittera Bruxelles, dimanche, avec plusieurs tonnes de matériel destiné aux équipes déjà arrivées sur place.

Quelques instantanés du passage de Mélissa dans les Caraïbes

Glissements de terrain, accès difficile : le défi est immense

Les images diffusées par les médias ou sur les réseaux sociaux ne révèlent qu’une fraction des dégâts causés par la catastrophe. Brice de le Vingne ajoute : « Il faut bien vous dire qu’il y a plein de choses qu’on ne voit pas. Il y a notamment tout le centre de l’île de la Jamaïque où il y a très peu d’informations car c’est complètement coupé. Il y a eu des glissements de terrain, énormément d’infrastructures démolies et l’accès à ces régions va encore être difficile pendant plusieurs jours. On doit absolument aussi aller sur place pour essayer d’atteindre les communautés les plus isolées. Il y a toutes les infrastructures qui sont démolies, les centres de santé, les hôpitaux. »

Ceci représente un immense défi pour les équipes de Médecins Sans Frontières qui se déploient en Jamaïque : « Je pense qu’un des gros défis dans ces terrains assez montagneux, ça va être les glissements de terrain. On doit aller chercher des blessés, mais si on a des tonnes et des tonnes de terre qui ont glissé, il faut faire venir du matériel lourd pour essayer de l’enlever. C’est pour ça que dans ce genre de situation, on regarde aussi à la possibilité d’y aller par hélicoptère assez rapidement. »

Accéder aux populations

MSF définit les priorités de l’aide à apporter : « La première chose, c’est l’accès à l’eau potable. C’est même plus vital que la nourriture ou les soins médicaux. » Le responsable de l’unité d’urgence de Médecins Sans Frontières souligne : « La priorité absolue quand on arrive dans une zone sinistrée, c’est d’avoir accès aux gens qui sont quasiment coupés du reste du monde depuis mardi. Des enfants, des femmes, des vieillards sont dans des abris. C’est vraiment une des premières priorités d’avoir accès à tout le monde, de faire un état des lieux. »

En Haïti, où MSF est présent notamment à Port-au-Prince, les conditions d’acheminement de l’aide apparaissent complexes. Brice de le Vingne précise : « Ces derniers mois, ça a été catastrophique en termes de violence. Il n’était plus possible de travailler, tout simplement. Donc ça va vraiment être difficile aussi d’atteindre les populations. »

Un défi logistique

Pour acheminer cette aide internationale, ainsi que celle des ONG et de MSF, la réouverture des aéroports est nécessaire : « Ils ne sont pas à leur capacité normale. Les infrastructures ont été démolies. Il faut réorganiser toute cette aide aussi pour qu’elle soit acheminée le mieux possible et le plus efficacement possible, » souligne Brice de le Vingne.

Le défi se complique encore, car la Jamaïque est une île relativement isolée, nécessitant plusieurs jours d’accès par bateau. Cette île a déjà été frappée il y a 16 mois par un autre ouragan, nommé Béryl.

Nous arrivons avec des kits pour immédiatement installer des cliniques, des hôpitaux et de l’assainissement.

MSF choisit un matériel à déployer en urgence : « Nous arrivons avec des kits qui sont faits pour, avec très peu de choses, immédiatement installer des cliniques, des hôpitaux et de l’assainissement, avec toute une connaissance, en fait, qui est acquise au cours des crises. Et à chaque fois, nous apprenons et nous refaisons ces kits. » Un avion charter quittera Bruxelles, dimanche, avec plusieurs tonnes de matériel destiné aux équipes déjà sur place.

Sur le même sujet :