Tunisie

Journée mondiale de l’AVC : reconnaître les signes avant-coureurs !

La journée mondiale de l’accident vasculaire cérébral (AVC) se tient annuellement le 29 octobre. Cette année, une journée portes ouvertes a été organisée par une clinique privée à Tunis pour sensibiliser le public sur les signes avant-coureurs de l’AVC et l’importance de recourir aux services des urgences.


Nous venons de célébrer la journée mondiale de l’accident vasculaire cérébral (AVC), qui a lieu chaque année le 29 octobre. Cette année, une clinique privée à Tunis a organisé une journée portes ouvertes pour sensibiliser le public aux signes avant-coureurs de l’AVC et à l’importance de se rendre aux urgences rapidement pour bénéficier d’un diagnostic et d’un traitement nécessaires.

La formation a été présentée par les équipes médicales et paramédicales de cet établissement. Dans le hall principal du centre de rééducation, des stands ont été installés, chacun représentant une discipline médicale et son rôle dans le sauvetage d’un patient victime d’un AVC.

Le protocole de traitement suit une chaîne d’intervention clairement définie. Au premier stand, Mme Nesrine Mahmoudi, technicienne en cardiologie, attire l’attention sur les signes immédiats d’un AVC. «Ce sont des indicateurs qui doivent alerter les proches du patient sur un AVC potentiel et imminent. Parmi ces signes, on note la paralysie faciale, l’incapacité à maintenir un objet ou à éviter de le faire tomber, l’incapacité à lever les bras, ainsi que des troubles de la parole, qui se manifestent par une mauvaise prononciation ou des mots entrecoupés», a déclaré Mme Mahmoudi à La Presse.

D’autres signes doivent également être pris au sérieux : une hypertension artérielle mal maîtrisée, une fibrillation auriculaire antérieure ou une thrombose potentielle. «Si un ou plusieurs de ces signes sont détectés par les proches, un transfert immédiat vers les urgences est impératif, car chaque minute compte», ajoute-t-elle.

Une fois arrivé aux urgences, le patient est soumis à un protocole de diagnostic rigoureux visant à déterminer le type de traitement nécessaire. Selon Mme Abir Laâbidi, surveillante des urgences, les patients AVC peuvent être classés en deux catégories : ceux dont l’AVC est confirmé et ceux dont il reste à établir la suspicion.

«Dans le premier cas, des signes annoncent un problème nécessitant une intervention urgente des médecins et d’un neurologue. Un test glycémique, une alerte d’urgence et une IRM sont réalisés pour déterminer la nature de l’AVC, qu’il soit ischémique ou hémorragique, car le traitement varie», explique-t-elle.

Si l’AVC est simplement suspecté, le diagnostic en urgence doit se faire avec précision et célérité. Le temps entre la détection du premier signe avant-coureur et la réalisation de l’IRM ne doit pas dépasser quatre heures.

Dans le cas d’un AVC ischémique, les professionnels de santé travaillent contre la montre pour sauver la vie du patient et éviter des séquelles, en se basant sur la technique thérapeutique appropriée. Il existe deux techniques pour traiter un caillot de sang responsable de l’AVC. «La première technique est la thrombolyse. Elle consiste à administrer un médicament pour dissoudre les caillots de sang. Toutefois, cette procédure doit être réalisée dans les quatre premières heures suivant l’apparition des premiers signes de l’AVC», explique Mohamed Fatnassi, surveillant en neuro-vasculaire spécialisé en soins intensifs. Passé ce délai de quatre heures et trente minutes, cette méthode ne sera plus efficace, et les équipes médicales devront opter pour la thrombectomie, qui utilise des sondes spécialisées pour aspirer le thrombus sous contrôle d’un écran.

Après cette intervention non chirurgicale, le patient est sous surveillance étroite à l’unité de réanimation. Cette phase est cruciale pour le traitement des AVC, car elle permet de surveiller la glycémie, la pression artérielle et d’identifier les causes ayant conduit à l’AVC. Les médecins et le personnel paramédical réalisent des échographies cardiaques et des examens trans-œsophagiens (ETO) pour détecter des troubles du rythme cardiaque ou des problèmes de coagulation sanguine. «Le cholestérol, l’athérosclérose et les troubles de coagulation sont parmi les causes majeures de l’AVC. Les explosions de colère peuvent déclencher des réactions redoutables, comme l’augmentation du cortisol et de l’adrénaline, ce qui entraîne une élévation de la pression artérielle. Lorsqu’un caillot est présent, une surpression sanguine peut entraîner la rupture d’un vaisseau, provoquant ainsi un AVC hémorragique. En revanche, une coagulation sanguine favorise la formation d’un caillot, augmentant le risque d’accident vasculaire cérébral», explique Nizar Haouali, surveillant en rééducation.

Il est important de rappeler qu’une fois le patient pris en charge, il reçoit également l’attention des spécialistes en rééducation. «Il est essentiel de mobiliser le patient et d’éviter qu’il reste statique. Il faut surveiller sa respiration et prévenir l’apparition de complications», souligne Mme Aziza Bouraoui, kinésithérapeute. «Pour certains survivants d’une AVC, le rétablissement et la reconquête d’une autonomie satisfaisante nécessitent environ un mois de rééducation, avec trois séances hebdomadaires. Pour d’autres, avec des séquelles plus graves, la rééducation devra devenir une partie intégrante de leur hygiène de vie», conclut Selim Ghriba, chef du service de kinésithérapie.