People

Les stars de la télévision participent au débat budgétaire audiovisuel public

Plus de 110 comédiens et comédiennes du petit écran ont signé une tribune publiée par Le Parisien le 29 octobre, exprimant leur inquiétude face à la baisse potentielle du budget du groupe audiovisuel public. Le 28 octobre, la ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé que le groupe devait se préparer à une coupe budgétaire de 65,3 millions d’euros.


Laura Smet, Laure Calamy, Pierre Arditi, Samuel Le Bihan, Miou-Miou, Mathieu Madénian, Cécile Bois, Alix Poisson… Plus de 110 acteurs et actrices de la télévision se mobilisent pour défendre la création audiovisuelle française, menacée par une éventuelle réduction du budget du groupe audiovisuel public.

Dans une tribune publiée par *Le Parisien* le 29 octobre, ils expriment leurs craintes concernant la mise « en péril » de « la diversité de la création, la qualité et l’étendue de l’offre gratuite proposée chaque jour à des millions de Français ». « Ne laissons pas aux autres le soin de raconter nos histoires, d’éveiller nos consciences », soulignent-ils.

**Service public et création essentielle**

Le 28 octobre, la ministre de la Culture Rachida Dati a annoncé que le groupe audiovisuel public devait se préparer à une coupe budgétaire de 65,3 millions d’euros. Les producteurs de séries, téléfilms, documentaires et d’animation devront réduire leurs budgets, et les téléspectateurs risquent d’être confrontés à davantage de rediffusions. Après les efforts fournis en 2025, le secteur se sent asphyxié, comme l’a déjà signalé Delphine Ernotte, Présidente de France Télévisions.

Pour les signataires, cette situation est un crève-cœur, car ils estiment que « la création est un bien public essentiel ». « Nous rentrons dans les foyers en leur apportant des histoires qui leur parlent d’eux, de leurs réalités, joies et difficultés, de la complexité du monde dans lequel nous vivons », est-il précisé. Les fictions donneraient ainsi « de la voix à ces réalités, à des drames et enjeux sociétaux qui autrement seraient peut-être ignorés. Les rôles que nous incarnons avec passion et conviction sont porteurs de valeurs, de culture et d’émotions. »

**Une alternative aux réseaux sociaux**

Concernant le jeune public, la tribune appelle à défendre « les histoires que nous proposons […] afin de ne pas le pousser définitivement vers les contenus proposés sur les réseaux sociaux et Internet, souvent moins responsables ». Cécile Bois, figure de *Candice Renoir*, a rappelé auprès de la publication le rôle du service public, qui, « comme son nom l’indique, est un service rendu au public ».

« Enlever 60 millions signifie une soirée fiction de moins par semaine. Ça veut dire qu’on supprime le choix, qu’on ferme des portes, qu’on installe des visières », estime-t-elle. Un avis partagé par Mathieu Madénian, qui déclare que « l’on ne peut pas réduire la culture à un tableau Excel ». « Ce sont des risques que les chaînes commerciales, souvent, ne prendraient pas. Est-ce que ce n’est pas ça, l’exception culturelle française ? Que la création échappe aux logiques de marché ? », questionne-t-il, alors que le groupe audiovisuel public attend toujours son budget pour 2026.