La revue de presse : l’Occident ne s’intéresse pas aux Soudanais.
Ruben Mooijman écrit dans l’édito du Standaard que « 14 millions de personnes déplacées, 150.000 morts et 24,6 millions de personnes souffrant de la faim » sont des chiffres qui illustrent la tragédie au Soudan. Georges-Louis Bouchez conteste le pourcentage de 85% du travail budgétaire affirmé par le PS et souhaite « repartir de zéro » dans les négociations.
« Personne ne se soucie du sort des Soudanais », écrit Ruben Mooijman dans son éditorial du Standaard. « L’attention du monde est tournée vers Gaza et l’Ukraine ». Pourtant, « une tragédie d’une ampleur inimaginable se déroule au Soudan. Les chiffres sont effarants : 14 millions de personnes déplacées, 150 000 morts et 24,6 millions de personnes souffrant de la faim. La prise de la ville d’Al-Fasher par les milices rebelles des RSF ajoute à ce désastre un nettoyage ethnique abominable », souligne le journaliste.
Ruben Mooijman s’interroge : « Pourquoi le monde reste-t-il si indifférent à ce qui se passe au Soudan ? ». Il propose trois réponses :
1. « L’absence des médias occidentaux sur le terrain – même si cette absence est autant une conséquence de leur indifférence qu’une cause de celle-ci ».
2. « Un autre élément est que ce conflit ne peut être appréhendé dans un récit simpliste du ‘bien contre le mal' ».
3. « Troisièmement, contrairement aux guerres de Gaza ou d’Ukraine, ce conflit ne s’inscrit pas dans un contexte historique qui recoupe directement le nôtre ».
Il conclut : « La vérité, aussi cynique soit-elle, est que le Soudan est un problème lointain pour l’Occident ».
Qu’est-ce qui pourrait changer la situation ? Le journaliste devient un peu cynique. « Le monde peut-il rester les bras croisés et regarder un pays se transformer en un véritable enfer ? », questionne-t-il. « Peut-être pas si les Soudanais, désespérés, demandaient massivement l’asile en Europe. Mais la plupart sont si épuisés, si pauvres et si affaiblis qu’ils ne peuvent aller plus loin que l’un des pays voisins ».
Alors que l’Union européenne peine à imposer des quotas d’accueil de migrants parmi ses États membres, avec l’immigration qui demeure un thème central de campagne aux Pays-Bas et la Belgique régulièrement condamnée pour sa gestion de l’accueil des migrants, il semble peu probable que les pays se précipitent pour accueillir ces « autres » exilés de la guerre.
En ce qui concerne les négociations à Bruxelles, sans David Leisterh mais avec Georges-Louis Bouchez pour les mener, les commentaires sont également très mitigés. Le PS a affirmé que 85 % du travail budgétaire avait été réalisé entre six partis, mais Bouchez conteste ce chiffre. Selon l’Echo, le président du MR souhaiterait repartir de zéro, « Il veut discuter d’une note de politique régionale (comprendre former un gouvernement) avant de continuer les négociations budgétaires », mais le PS ne valide pas cette approche, arguant que « l’urgence est aux discussions budgétaires ».
Cela ne semble donc pas gagné pour effectuer un redémarrage serein dans les négociations.
Dans De Morgen, Bruno Struys déplore : « Le MR et le PS ne font que se rejeter la faute pour ce fiasco […] On entend dire depuis un certain temps que ce n’était pas David Leisterh, mais le président du MR, Bouchez, qui tirait les ficelles ». Ce qui l’inquiète particulièrement, c’est que « les Bruxellois se désintéressent de l’impasse politique ». Il considère cela « alarmant », car cela témoigne d’une perte totale de confiance en la politique comme solution aux problèmes, ce qui pourrait pousser vers des solutions extrêmes.
La Libre propose une solution radicale : « Bouchez et Laaouej doivent s’effacer ». François Mathieu explique : « D’un côté, il y avait un PS muré dans ses certitudes, qui aura mis des exclusives dès le départ […] De l’autre côté, on a un président de parti libéral d’une intransigeance totale, trop prompt à tirer sur tout ».
Le journaliste conclut : « Bruxelles a besoin d’un électrochoc moral, d’un pas de côté des ego qui la tiennent en otage ».
Pourrait-on dire de même pour espérer mettre fin à ce qui se passe actuellement au Darfour ? L’avenir le dira.

