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Amazon ne supprime pas 14.000 postes et adopte l’Intelligence artificielle.

Amazon confirme la suppression d’au moins 14.000 emplois, essentiellement dans ses fonctions de bureau et de management. Plusieurs médias américains évoquent un total de 30.000 postes touchés sur plusieurs mois à travers le monde.


Dans L’Éco sans détour, un chiffre annonce un tournant significatif : Amazon a confirmé la suppression d’au moins 14 000 emplois, principalement dans ses fonctions de bureau et de management.

Cette décision s’inscrit dans la montée en puissance de l’intelligence artificielle et dans la volonté de l’entreprise de réorienter ses ressources vers ses technologies jugées les plus stratégiques.

L’annonce, formulée de manière clinique, reflète l’époque que nous connaissons. Une époque où l’IA ne s’impose pas seulement comme un outil, mais devient un principe d’organisation.

### Place aux cols blancs

Les postes concernés ? Ressources humaines, publicité, management, cloud, Prime Video, etc. Ces métiers, longtemps considérés comme intouchables dans l’économie numérique, voient leur statut remis en question.

Aujourd’hui, « des emplois, des fonctions qui deviennent superflues, qui ne sont pas IA-compatibles », souligne Cédric Loriaux, journaliste économique à la RTBF. « L’intelligence artificielle peut et va s’en charger, si ce n’est pas mieux, au moins aussi bien que les humains et à moindre coût. »

> **Réduire davantage la bureaucratie**

La direction d’Amazon justifie ces réductions sans hésitation. Beth Galetti, vice-présidente en charge des ressources humaines et de la technologie, précise que ces mesures visent à « réduire davantage la bureaucratie », « supprimer des niveaux hiérarchiques » et « réaffecter des ressources ».

Bien que l’entreprise promette de recruter dans ses “domaines stratégiques clés”, elle admet que cette vague pourrait en entraîner d’autres. Plusieurs médias américains évoquent un total de 30 000 postes touchés sur plusieurs mois à l’échelle mondiale.

Les entrepôts, quant à eux, ne sont pas concernés par ces suppressions, car la transformation y a déjà débuté. Robots, convoyeurs autonomes et logiciels prédictifs : « La robotisation devrait éviter […] l’embauche de 160 000 personnes » dans les deux prochaines années, estime Amazon. Ce futur incertain fait que l’emploi se mesure également aux postes qui ne seront plus créés.

Pourquoi une telle accélération ? Parce que l’IA représente un coût colossal, soit « plus de 110 milliards de dollars » d’investissements rien que cette année, en data centers, semi-conducteurs et infrastructures électriques. Face à des concurrents comme Microsoft et Google, qui sont bien plus rapides sur le cloud, les marchés surveillent, comparent et exigent des résultats, sans concession.

Amazon n’est pas un cas isolé ; d’autres entreprises comme UPS, Microsoft, Walmart, Target ou Nestlé ont également annoncé des suppressions d’emplois conséquentes. L’intelligence artificielle reconfigure non seulement les outils, mais également les organigrammes, les métiers, et notre conception même du travail.

Cette étape économique se déroule presque sans bruit. Pour des milliers de salariés, cette transformation se matérialise par un e-mail… et 90 jours pour se réinventer au sein de l’entreprise qui les emploie encore, afin de trouver un moyen d’y rester.