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LMXO : une batterie sans cobalt attire l’attention de Renault pour ses voitures électriques

Ampere, filiale du groupe Renault dédiée à l’électrique, a signé un accord avec l’entreprise américaine Stratus Materials pour le développement d’une nouvelle batterie sans cobalt. Renault prévoit d’installer des batteries LFP à partir de 2026 sur certaines de ses voitures électriques, dont la future Twingo, affichée sous les 20 000 euros.

Ampere, une filiale du groupe Renault spécialisée dans l’électrique, a récemment conclu un accord avec l’entreprise américaine Stratus Materials. Ensemble, ils vont collaborer au développement d’une nouvelle batterie sans cobalt destinée aux futurs véhicules électriques du groupe.
Crédit : Renault

La batterie des véhicules électriques suscite des inquiétudes parmi les automobilistes. En effet, ces derniers redoutent de manquer d’autonomie ou de subir une panne. Cet élément, représentant environ 40 % du prix d’une voiture électrique, explique les réticences des conducteurs.

Un accord qui pourrait tout changer

Cette crainte contribue à la lenteur de la vente des voitures électriques d’occasion comparées aux modèles thermiques. Néanmoins, les constructeurs et les équipementiers continuent de développer de nouvelles technologies. L’objectif ? Améliorer la sécurité, réduire les temps de recharge et, surtout, diminuer les coûts, tout en augmentant l’autonomie. Parmi ces avancées, les batteries solides ne sont pas encore prêtes pour une production de masse, tandis qu’une autre option prometteuse est la chimie LXMO, qui signifie Lithium X Manganese Oxide.

Cette technologie, encore peu connue, utilise une cathode faite de lithium-manganèse (LMR). Sa spécificité réside dans l’absence de cobalt, comme l’affirme Stratus Materials, responsable de son développement. L’accord signé avec Ampere vise à développer ensemble cette chimie sans cobalt, qui sera intégrée dans les futurs modèles de Renault, d’après le communiqué officiel.

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Pour l’heure, la date de disponibilité des premières batteries LXMO pour les voitures de série demeure inconnue. Les intérêts pour cette batterie, sans cobalt, sont multiples. En premier lieu, il faut rappeler que ce matériau est rare et que la demande excède l’offre sur le marché.

Le cobalt est notamment employé dans les batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt), présentes dans de nombreux modèles, tels que la Renault Mégane E-Tech ou la R5 E-Tech. Une forte demande entraîne une augmentation des prix. Un des avantages d’une batterie sans cobalt est la réduction des coûts. Toutefois, pourquoi ne pas choisir un pack LFP (lithium-fer-phosphate), déjà moins cher ? Car cette dernière offre une densité énergétique limitée.

Le meilleur des deux mondes ?

La chimie LXMO apporte une solution à ce problème, car elle propose une densité équivalente, voire supérieure à celle des NMC – Stratus communique récemment une densité énergétique de « bien plus de 300 Wh/kg », un chiffre supérieur à toute autre chimie actuelle, et les tests ont montré « une perte de capacité inférieure à 20 % […] après 1 200 cycles de décharge profonde ».

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Batterie et moteur de la Renault 5 E-Tech

Cela procure un avantage considérable : la batterie peut stocker davantage d’énergie sans avoir besoin d’augmenter sa taille ou son poids. Cela permet soit d’augmenter l’autonomie sans changement de taille, soit de réduire la taille tout en maintenant une autonomie équivalente, ce qui devrait avoir un impact sur le prix à payer par les clients.

En outre, cette option présente une résistance comparable au LFP, notamment en cas d’accident. Le risque de panne est donc réduit, tout comme celui des incendies, même si ce dernier demeure déjà très rare. Une étude a également démontré que les batteries sans cobalt sont moins polluantes que leurs homologues. Cela devrait contribuer à rendre les voitures électriques encore plus respectueuses de l’environnement.

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Crédit : Renault

Ampere indique dans son communiqué que les batteries LXMO de Stratus l’ont convaincu « grâce à leur combinaison unique et convaincante de performance, de coût, de sécurité et de durée de vie ». Dans l’immédiat, Renault a prévu de se concentrer sur les batteries LFP, qui seront intégrées à partir de 2026 sur certains de ses modèles électriques afin de les rendre plus accessibles. Cela concerne notamment la future Twingo, dont le prix sera inférieur à 20 000 euros.