Masters 1000 de Paris : Bublik corrige Moutet, « Je ne devais pas le punir »
Corentin Moutet a été battu par Alexander Bublik en deux sets, en 1h20 de jeu. Il n’y a pas de Français qualifié pour les huitièmes de finale du tournoi, comme en 2023.

De notre envoyé spécial à Paris La Défense Arena,
Finalement, il n’y a pas eu de combat tant attendu entre Corentin Moutet et Alexander Bublik. Alors que le public s’attendait à un affrontement fervent après des tensions entre les deux joueurs, Moutet s’est incliné logiquement face au Kazakh en deux sets, en 1h20 de jeu. Bien qu’il ait promis la veille de vouloir « renvoyer » Bublik « chez lui », il n’a pas tenu cette promesse, donnant lieu à ce que l’on pourrait appeler le « syndrome Yamal ».
Au final, le numéro 16 mondial n’est pas parti vers Astana, tandis que Moutet, dernier Français en lice après les éliminations de Rinderknech, Cazaux et Müller, doit faire ses valises. Le public, espérant voir un match palpitant comme un grand événement à Bercy, s’est plutôt retrouvé face à une ambiance décevante, avec un duel privé de tout esprit de provocation ou d’animation.
Le match, qui a vu des centaines de spectateurs faire la queue sous une pluie battante, a en outre été marqué par l’indifférence des deux joueurs sur le terrain, qui ont préféré se concentrer sur le jeu. Bublik a profité de cette situation, alternant des services puissants à 225 km/h et des amorties bien placées. Ce n’est qu’en après-match, après une poignée de main froide, que le spectacle a réellement commencé.
Du spectacle (mais une fois le match terminé)
Le vainqueur, tenant un feutre en main, a adressé un message à son adversaire sur la caméra : « On the way home » (traduction : « en route pour la maison »). Puis, prenant le micro, il a ajouté : « Il a trop parlé avant le match. Je devais le punir, je n’avais pas d’autre option. Il a dit qu’il ferait tout pour me renvoyer à la maison. C’est bien. Lui, il vit à Paris donc ce n’est pas très loin en taxi. »
« J’habite à Dubaï maintenant », a rétorqué Moutet lors de la conférence de presse, après avoir été mis au courant de la remarque de Bublik. Il a ensuite fait une référence à une célèbre réplique du film Le Bon, la Brute et le Truand : « Je ne pense pas que ce soit personnel, il aime se moquer des joueurs quand il joue contre eux. Il y a des gens qui parlent et des gens qui font, je pense qu’il fait partie de la première catégorie. Ça ne sert à rien de rentrer dans un clash verbal, je ne suis pas là-dedans. Je sais qui il est, hors du personnage qu’il laisse transparaître derrière les médias. Donc je le laisse parler, ça, il sait très bien faire. »
Conscient de sa défaite sur le court, le Parisien a reconnu, avec fair-play : « C’est un bon joueur de tennis, un très gros serveur. Bravo à lui, il a été meilleur. » Fidèle à son caractère original, Bublik a réagi sur les réseaux sociaux avec un clin d’œil à Moutet : « Certains parlent, d’autres agissent… Sans rancune Moutet. »
Pas un Français en 8es, comme en 2023
Nous avons quitté Nanterre avec un sentiment pesant, revivant l’échec des joueurs français dans un tournoi qui leur a toujours privé de succès. Après l’année précédente, où Ugo Humbert s’était illustré en atteignant la finale, les Français semblent retrouver leurs anciennes habitudes de fin d’année.
Arthur Rinderknech a été le premier à sortir, battu par son cousin monégasque Valentin Vacherot, avant que Cazaux et Müller ne soient également éliminés par Alejandro Davidovich Fokina et Félix Auger-Aliassime. Bien qu’il n’y avait pas d’attentes démesurées, l’absence d’un représentant français en huitièmes de finale est une déception.
Suite à l’abandon d’Arthur Fils, seule l’espoir Humbert restait, mais il a dû déclarer forfait à cause d’une blessure au dos. Le tournoi se poursuit désormais sans aucun joueur local et sans grandes figures susceptibles de capter l’attention du public. Même si Jannik Sinner et Alexander Zverev sont présents, l’excitation risque de diminuer au fur et à mesure que le Masters 1000 avance, surtout après une saison éprouvante pour les joueurs.

