Masters 1000 de Paris : Rinderknech ne bat pas Vacherot, revanche manquée
Arthur Rinderknech a remportée le premier set avant de se laisser remonter par Valentin Vacherot, qui est invaincu en Masters 1000 depuis Monte-Carlo. Rinderknech a déclaré : « Je vais essayer de vite digérer cette défaite, je n’ai pas forcément envie d’étirer cette conférence de presse ».

De notre envoyé spécial à Paris La Défense Arena,
Peut-on vraiment ressentir de grandes émotions au bord d’un court de tennis à 11 heures, alors qu’on bâille encore et que le ventre gargouille ? C’est une question que se posent les organisateurs du Rolex Paris Masters, qui ont eu l’idée de programmer le match entre Arthur Rinderknech et Valentin Vacherot en ouverture ce mercredi. En ce qui nous concerne, le débat est vite tranché : nous aurions préféré assister à cette revanche familiale, après leur affrontement en finale à Shanghai il y a deux semaines, un peu plus tard dans la journée.
S’il y a effectivement eu match entre les deux joueurs, le public n’a jamais semblé prêt à s’enflammer, comme après un repas de Noël lorsque la dinde est digérée et que les « digeos » commencent à faire leur effet. Cela tient peut-être tout simplement à ce public, dont le profil sur l’échelle des « dingos de Bercy » est encore incertain, et qui est resté plutôt calme tout au long de la rencontre.
Rinderknech, un premier set et la lumière s’éteint
Le Français avait clairement plus de soutien que son cousin de Monaco, mais l’ambiance n’était pas comparable à celle d’une Bombonera que l’on pouvait connaître dans le 12e arrondissement de Paris lorsqu’un Français entre sur le court. Arthur Rinderknech avait pourtant bien démarré son opération « revanche de Nanterre » en remportant le premier set, avant de se laisser peu à peu rattraper par son adversaire. Dans le troisième set, l’actuel numéro 1 français a laissé passer sa chance après avoir obtenu trois balles de break à 4-3.
Finalement, comme en Chine, c’est le jeune monégasque qui a remporté la victoire. Cependant, contrairement à il y a deux semaines – finale de Masters 1000 oblige – les émotions étaient différentes. Les deux joueurs se sont échangés une accolade au filet, mais pour l’option des larmes de crocodiles, il faudra attendre. À l’inverse de ce que l’on avait vu à Shanghai, Rinderknech semblait assez abattu cette fois. « Je vais essayer de vite digérer cette défaite, je n’ai pas vraiment envie de prolonger cette conférence de presse », a-t-il déclaré, le regard dans le vide.
« Il n’a pas manqué grand-chose, juste un brin d’offensivité sur un ou deux points, un peu de chance et voilà. En face, il a su saisir sa chance : il a réalisé quelques points incroyables, il a bénéficié de let, il “boise” sur la balle de break, ce sont des choses sur lesquelles on n’a pas de contrôle », a-t-il ajouté. « Peut-être que si on rejoue demain, le bois va en tribune, je break et ça fait 6-4 pour moi. C’est ça le tennis. »
Place à la Coupe Davis
Deux défaites consécutives contre un adversaire avec lequel on a joué aux GI Joe chez mémé étant enfants pourraient faire mal à l’ego de Rinderknech, mais le jeune homme, conscient des difficultés qu’il a surmontées, lui qui a connu un burn-out sévère en début d’année, préfère se concentrer sur sa belle fin de saison plutôt que sur la défaite du jour.
« Je n’aime pas forcément parler du passé, mais quand je regarde cinq ou six mois en arrière, surtout mentalement, c’est une grande fierté d’en être là aujourd’hui et d’être numéro 1 français », a-t-il déclaré. « Il y a énormément de positif à en tirer, je vais m’en servir pour l’avenir. Et puis j’ai la chance d’avoir été sélectionné en Coupe Davis par Paulo [Paul-Henri Mathieu, le sélectionneur], j’ai une énorme envie de bien faire avec cette équipe afin de remettre la France là où elle doit être. » De plus, Monaco ne fait pas partie du programme des Bleus, il n’y croisera donc pas son cousin, son bourreau.

