Initiative WestMED : Compétences en économie bleue, une priorité pour la Tunisie
Un séminaire national sur le développement des compétences bleues en Tunisie a été organisé hier à Tunis par le hub national de l’initiative WestMED. L’économie bleue participe actuellement à hauteur de 15% dans le PIB et emploie 12% de la main-d’œuvre nationale, et la Tunisie vise à doubler ces taux au cours de la période 2030-2035.
Un séminaire national dédié au développement des compétences bleues en Tunisie a eu lieu hier à Tunis, organisé par le hub national de l’initiative WestMED en collaboration avec les ministères concernés, les universités, les centres de formation et les acteurs économiques.
L’objectif de cet événement était d’identifier les actions à mettre en place pour moderniser les formations dans le secteur de l’économie bleue, en les alignant sur les normes internationales et les exigences actuelles concernant la technologie et la protection de l’environnement.
Financée par l’Union européenne, l’initiative WestMED vise à renforcer l’économie bleue en Méditerranée occidentale. Elle aide les institutions publiques, les universités, les PME et les entrepreneurs en facilitant l’accès aux programmes financés par l’UE, à la soumission de projets et à la formation de consortiums internationaux. Elle favorise également les discussions entre les décideurs politiques et les chefs d’entreprise, tout en promouvant les avantages d’une économie bleue durable par le biais d’ateliers et de conférences.
Avec des experts présents dans dix pays, l’initiative offre un large réseau et des connaissances sur tous les aspects de l’économie bleue, allant de la pêche et de l’aquaculture à la navigation écologique et au tourisme maritime durable.
Lors d’une rencontre avec la presse, Zied Bouzouita, directeur de la coopération méditerranéenne au ministère des Affaires étrangères, a déclaré qu’il s’agissait d’une « réunion tuniso-tunisienne pour identifier nos besoins et nos attentes en termes d’économie bleue ». Il a ajouté qu’il y a un consensus sur la nécessité de développer les compétences bleues en Tunisie, précisant que cela ne signifie pas qu’il n’existe pas de compétences, mais qu’il est nécessaire de les moderniser afin qu’elles puissent suivre le rythme du développement technologique accéléré, tant dans le domaine de la dépollution que dans la décarbonation, l’aménagement de l’espace marin ou le développement d’un tourisme côtier durable bénéfique pour les communautés côtières. Tout cela nécessite la sensibilisation à une culture maritime auprès des citoyens et le renforcement des compétences bleues selon les normes internationales.
« Le partenariat que nous avons dans le cadre de l’initiative WestMED nous permet de renforcer notre coopération avec les pays voisins et amis dans le cadre du format 5+5, qui est le cadre idéal pour choisir les thèmes et les projets sur lesquels la Tunisie pourrait travailler en coopération avec ces pays », a-t-il ajouté.
Asma Shiri Laabidi, secrétaire générale des Affaires maritimes à la présidence du gouvernement, a souligné dans ses déclarations aux médias que l’organisation de cette journée nationale sur le développement des compétences bleues constitue une occasion importante pour le pays d’identifier les priorités et les besoins dans le domaine de l’économie bleue, que ce soit pour les activités traditionnelles telles que la pêche, l’aquaculture, le tourisme, le transport maritime et les services portuaires, ou pour des secteurs prometteurs nécessitant un développement accru, comme l’industrie navale, la biotechnologie maritime et les industries pharmaceutiques maritimes.
« À travers ce séminaire, nous visons surtout à créer une dynamique et une interaction entre les différents intervenants du secteur public et privé, ainsi que les institutions scolaires, universitaires et de formation professionnelle », a-t-elle précisé, en insistant sur l’importance d’une vision unifiée entre ces acteurs pour identifier les besoins du pays en matière de compétences bleues et pour développer les métiers de la mer, qui jouent un rôle crucial dans le développement économique et pour faire face aux problèmes environnementaux et au chômage des jeunes.
« L’objectif de ce séminaire est d’établir une feuille de route visant à identifier les métiers bleus à développer, qu’il s’agisse de métiers traditionnels ou de métiers d’avenir qui ne sont pas encore suffisamment développés au niveau national », a ajouté Asma Shiri, indiquant que le second objectif est de mettre en place une feuille de route pour une formation appropriée, que ce soit dans l’enseignement de base, l’enseignement universitaire ou la formation professionnelle et continue.
Rappelant l’importance de l’économie bleue et son rôle central dans le tissu économique national, la secrétaire générale des Affaires maritimes a précisé que cette économie représente actuellement 15 % du PIB et emploie 12 % de la main-d’œuvre nationale, concluant que la Tunisie aspire à doubler ces chiffres d’ici 2030-2035.

