Affaire Grégory : Jacqueline Jacob affirme « Je n’ai jamais écrit » au juge
Jacqueline Jacob, grand-tante de la victime, a été mise en examen vendredi pour association de malfaiteurs. L’enquête s’attarde aussi sur son emploi à la filature d’Aumontzey, où elle travaillait le jour du drame.
L’affaire Grégory poursuit son parcours judiciaire. Jacqueline Jacob, grande-tante de la victime, a été mise en examen vendredi pour association de malfaiteurs. Devant le président de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Dijon, Jacqueline Jacob, âgée de 81 ans, a affirmé son innocence, selon Le Parisien. Elle est suspectée d’avoir participé à l’enlèvement et à l’assassinat du petit garçon, dont le corps a été retrouvé dans la Vologne (Vosges) le 16 octobre 1984.
Les juges pensent qu’elle faisait partie des « corbeaux » qui, entre 1981 et 1984, ont saturé la famille Villemin de lettres et d’appels anonymes. Ces messages haineux incluent celui adressé au père de la victime : « J’espère que tu mourras de chagrin le chef. Ce n’est pas ton argent qui pourra te redonner ton fils. Voilà ma vengeance. »
Jacqueline Jacob continue de clamer son innocence
Lors de son interrogatoire mené par le magistrat Dominique Brault, Jacqueline Jacob a été interrogée sur ses liens familiaux, ses habitudes et même sur les relations échangistes qu’elle et son mari auraient eues avec un couple voisin près de la maison des grands-parents paternels de Grégory. L’enquête s’intéresse également à son emploi à la filature d’Aumontzey, où elle travaillait le jour du drame. A-t-elle pu quitter son poste pour envoyer une lettre ou passer un appel ? « Impossible », a répondu l’ancienne ouvrière, précisant qu’elle ne quittait jamais ses quatre machines.
Une expertise stylométrique, méthode controversée d’analyse linguistique, a cependant rapproché son style de celui des lettres et des appels du corbeau. Pour les enquêteurs, cette similitude est « hautement significative ». Jacqueline Jacob s’en défend : « Je n’ai jamais écrit. » Elle conteste également les déclarations de son frère René, décédé aujourd’hui, qui aurait reconnu son rire sur un enregistrement.
Ses avocats critiquent une mise en examen basée sur des preuves fragiles et rappellent que la justice avait déjà émis, en 1993, des réserves sur la graphologie et les écoutes. Ils ont annoncé leur intention de faire appel « sur la forme et sur le fond ». Pendant ce temps, les parents de Grégory, représentés par Me Marie-Christine Chastant-Morand, se disent « attentifs aux suites de ce supplément d’information », dans une affaire où, quarante ans après, la vérité demeure insaisissable.

