Budget 2026 : Retailleau dénonce une « folie fiscale » non votable par la droite.

Le président des Républicains, Bruno Retailleau, a déclaré mercredi que le projet de budget était « encore moins votable qu’hier » par la droite à l’Assemblée, dénonçant une « folie fiscale » qui aurait envahi l’hémicycle. Selon lui, « il y a un choc fiscal quasiment sans précédent » et il a accusé le PS d’avoir pris le contrôle du gouvernement. L’ancien ministre de l’Intérieur a également critiqué l’alliance de la gauche et du RN qui a permis, mardi soir, le vote d’un « impôt universel » sur les multinationales, susceptible de rapporter jusqu’à 26 milliards d’euros.

Face aux accusations concernant un prétendu « déficit caché » du système de retraites des agents civils et militaires, considéré comme masqué par une surcontribution de l’État, le gouvernement a décidé de présenter pour la première fois le détail des modalités de cette subvention visant à équilibrer le régime.

Précédemment, la documentation budgétaire ne faisait pas de distinction claire entre la contribution employeur « classique », semblable à celle versée par les employeurs dans les régimes de droit commun, et la subvention de l’État destinée à équilibrer le système de retraite des agents civils et militaires. Selon la nouvelle présentation, le total des contributions des employeurs pour les fonctionnaires civils et militaires atteint 11 milliards d’euros, contre 52,4 milliards d’euros dans la présentation antérieure, selon les documents budgétaires.

Les députés de la commission des Affaires sociales ont voté mardi des amendements au budget de la Sécurité sociale pour déplafonner l’indexation des taxes sur l’alcool à l’inflation, actuellement limitée à +1,75% selon la législation en vigueur, le rapporteur remettant en question l’efficacité de cette mesure.

« Chaque année, les impôts sur l’alcool sont réévalués en fonction de l’inflation (…) La loi stipule que cela ne peut dépasser 1,75%. Si l’inflation est supérieure à ce seuil, les droits sur l’alcool augmentent moins », a expliqué le député LFI Hadrien Clouet, auteur d’un des amendements adoptés. Cependant, le vote sera réexaminé dans l’hémicycle, où les députés repartiront de la version initiale du gouvernement.

Les députés ont approuvé mardi le doublement du taux de la taxe Gafam, visant les grandes entreprises de la technologie, passant de 3 à 6%, malgré l’opposition du gouvernement, inquiet des éventuelles représailles de l’administration Trump. En commission, les élus macronistes avaient proposé d’augmenter le taux à 15% mais s’étaient finalement ralliés à un compromis à 6% lors de la séance. L’amendement du député Jean-René Cazeneuve (Renaissance) a récolté 296 voix pour, contre 58.

Le gouvernement a réaffirmé ce mardi son opposition à la taxe Zucman sur les hauts patrimoines. « Que vous l’appeliez taxe Zucman ou taxe Zucman light, dès que cela touche à l’appareil productif, aux usines ou aux grandes start-ups innovantes, nous nous y opposerons », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon. De son côté, le Premier ministre Sébastien Lecornu a insisté lors de la réunion de groupe LR à l’Assemblée qu’« pour rien au monde, on ne doit toucher au patrimoine professionnel », selon des témoignages de participants.

Et bienvenue sur ce live. À l’Assemblée nationale, les députés poursuivent l’examen du budget de l’État et de la Sécurité sociale. Nous suivons cela pour vous, en direct, tout au long de la journée.