L’ambassade américaine demande aux Américains de « quitter immédiatement » le Mali
L’ambassade des Etats-Unis exhorte ses ressortissants à « quitter immédiatement » le Mali par des vols commerciaux en raison de la situation sécuritaire imprévisible à Bamako. Depuis 2012, le Mali fait face à une profonde crise sécuritaire nourrie notamment par les violences de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI).

Washington redoute une situation alarmante pour les Américains présents au Mali. En conséquence, l’ambassade des États-Unis a conseillé, mardi, à ses ressortissants de « quitter immédiatement » le pays via des vols commerciaux.
Le Mali se trouve, depuis plusieurs semaines, sous un blocus djihadiste touchant le secteur du carburant. D’après l’ambassade américaine au Mali, cette crise, ainsi que « la fermeture des écoles et universités à travers le pays » et « le conflit persistant entre le gouvernement malien et des groupes terroristes près de la capitale Bamako, aggravent l’imprévisibilité de la situation sécuritaire à Bamako ».
L’aéroport de Bamako « reste ouvert »
L’ambassade informe que l’aéroport international de Bamako « reste ouvert et que des vols sont disponibles ». Elle recommande également aux citoyens américains « choisissant de ne pas quitter le Mali de se préparer à d’éventuelles situations d’urgence, y compris à la recherche d’abris pour une période prolongée ».
Depuis septembre, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM), qui est rattaché à Al-Qaïda, cible des camions-citernes de carburant provenant notamment du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, par où transitent une grande partie des approvisionnements vers le Mali. Le JNIM justifie ce blocus par l’interdiction imposée par les autorités maliennes sur la vente de carburant en milieu rural, où le carburant est souvent transporté dans des jerricanes pour être ensuite vendu. Cette mesure visait à réduire les moyens d’approvisionnement des djihadistes, selon les autorités.
Malgré la protection de l’armée, plusieurs camions ont été incendiés, et des chauffeurs ainsi que des militaires ont été tués ou enlevés lors d’attaques djihadistes. Tandis que le blocus impacte particulièrement la capitale depuis deux semaines, l’économie de ce pays sahélien, déjà enclavé, ralentit considérablement et les conditions de vie des habitants se sont gravement détériorées.
Crise économique et djihadisme
Depuis 2012, le Mali traverse une crise sécuritaire profonde, alimentée en particulier par les violences de groupes liés à Al-Qaïda et à l’organisation État islamique (EI), ainsi que par des groupes criminels communautaires. Cette situation est aggravée par une crise économique majeure. La junte au pouvoir, ayant effectué deux coups d’État en 2020 puis 2021, peine à contenir les attaques djihadistes sur le terrain.
Les récentes cartes des attaques révèlent que le JNIM vise à isoler la capitale malienne, en intensifiant les opérations sur les routes environnantes. De plus, le JNIM a récemment établi des règles pour les voyageurs au Mali, imposant le port du voile pour les femmes et la séparation des sexes dans les transports urbains.
Notre dossier sur le Mali
La semaine dernière, le général Assimi Goïta, chef de la junte, a démis de ses fonctions et remplacé le chef d’état-major général adjoint des Armées, le Directeur de la Sécurité militaire et le chef d’état-major de l’Armée de Terre, en raison d’une insuffisance de résultats sur le terrain.

