France

Ce soir, les mamans ne font pas la fête à la discothèque Warehouse.

Le Warehouse a accueilli vendredi soir 470 mamans pour une soirée organisée par le collectif « Maman sort danser ». Le créneau de 20h-23h a été instauré par les créatrices de l’événement pour coller à leurs heures d’allaitement.


Le Warehouse n’avait jamais organisé une soirée aussi féminine. Classé deuxième meilleur club de France, l’établissement nantais a reçu vendredi soir 470 mamans. À l’entrée, des protections périodiques gratuites étaient proposées, ainsi que des shooters avec ou sans alcool pour les mères allaitantes, sans oublier une playlist « girl power ». Pour leur première soirée à Nantes, le collectif « Maman sort danser » avait pour objectif de faire profiter « celles qui ne prennent plus le temps de sortir en boîte ».

Sur les airs de France Gall, Audrey était l’une des premières sur la piste de danse. « Ce week-end, je fête mon anniversaire », s’écrie-t-elle, verre à la main et sourire aux lèvres. Venue avec une dizaine de copines, elle confie que « ce sont les papas qui sont restés à la maison pour garder les enfants », tout en chantant les paroles de *Résiste*. C’était une première depuis trop longtemps. « Je ne me souviens pas de la dernière fois où je suis allée en boîte… Avec les enfants, on prend rarement le temps de sortir », avoue cette mère de deux garçons âgés de 5 et 8 ans avant de rejoindre son groupe d’amies dans la foule.

Fraîchement maman, Julie apprécie cette « bouchée d’air frais » sept mois après son accouchement. « Quand on devient parent, on a d’autres préoccupations, indique la jeune femme de 28 ans. Non seulement on perd du temps et de l’énergie, mais on culpabilise aussi vite de sortir sans son enfant. » La Nantaise, habituée du Warehouse, est ravie de retrouver la boîte de nuit sous un nouvel angle, à « des horaires plus adaptés » à son rythme de vie. « Le créneau 20h-23h a été instauré par les deux créatrices de l’événement, en Allemagne, pour correspondre à leurs heures d’allaitement », précise Sara Lafosse, créatrice de la franchise française de « Maman sort danser ».

C’est précisément ce créneau original qui a attiré Sandra, venue avec une amie : « Je ne peux plus me permettre de sortir jusqu’à 6 heures du matin, souligne la trentenaire. En tant que mère, je me sens obligée d’assurer le dimanche matin. Les soirées en boîte avec des horaires classiques me fatigueraient trop. »

Sara Lafosse réussit son pari avec un concept pensé par et pour les mamans : « C’est très féminin de se poser toutes ces questions : vais-je être opérationnelle un lendemain de soirée ? Puis-je m’autoriser à sortir, alors que j’ai des enfants ? ». Vendredi, la première édition nantaise n’accueillait pas uniquement des jeunes mères. « L’idée est de proposer un moment 100 % féminin, où chacune peut se permettre de se lâcher un peu plus qu’en temps normal. Ne pas avoir à penser aux comportements de certains hommes et rentrer chez soi sans craindre d’être suivie dans la rue à 4 heures du matin », complète l’organisatrice.

Bien que le concept puisse sembler restreindre les femmes à des horaires précis et à la non-mixité, cela n’a pas dissuadé Elodie et Aurélie de prolonger la soirée. « On pensait rester juste une ou deux heures, mais ça nous a donné le goût de la fête », partagent les deux mères célibataires, qui prévoient de payer quelques heures de baby-sitting en plus.