France

Sarkozy en prison : deux députés LFI n’ont pas rencontré Sarkozy.

Ugo Bernalicis et Danièle Obono se sont rendus lundi matin à la prison de la Santé avec trois journalistes pour exercer leur droit de contrôle des établissements pénitentiaires. La direction de l’établissement a refusé l’accès au quartier d’isolement et aux demandes de rencontre avec Nicolas Sarkozy et les policiers assurant sa sécurité.


C’est un refus formel ! Lundi matin, deux députés de La France Insoumise, Ugo Bernalicis et Danièle Obono, se sont rendus à la prison de la Santé accompagnés de trois journalistes. Leur but était d’exercer leur droit de contrôle sur les établissements pénitentiaires. Selon des informations confirmées par l’Administration pénitentiaire auprès de l’AFP et rapportées pour la première fois par le Journal du Dimanche, les parlementaires avaient demandé l’accès au quartier d’isolement, une rencontre avec Nicolas Sarkozy et un échange avec les policiers en charge de sa sécurité.

La direction de la prison a refusé ces demandes précises, arguant que les visites parlementaires doivent concerner le fonctionnement global des établissements pénitentiaires et ne peuvent pas servir à dialoguer avec un détenu spécifique ou avec les agents de sécurité le protégeant. La visite a toutefois été effectuée, mais sans permettre de contact avec l’ancien président ni avec les officiers affectés à sa protection.

Dans un communiqué adressé à l’AFP, le groupe LFI à l’Assemblée nationale conteste cette interprétation légale et affirme que leurs élus ont été confrontés à une restriction illégale de leur mission de contrôle, notamment en ce qui concerne l’accès au quartier d’isolement en étant munis de leurs téléphones et accompagnés de leurs collaborateurs et de journalistes. Le groupe a saisi le tribunal administratif de Paris, qui doit examiner ce litige en référé dès mardi après-midi.

L’affaire tourne autour de la situation carcérale de Nicolas Sarkozy, incarcéré depuis le 21 octobre. C’est la première fois qu’un ancien président est placé en détention sous la Ve République. En raison des risques identifiés, le ministère de l’Intérieur a instauré une protection rapprochée par deux officiers de sécurité au sein même de l’établissement. Selon des sources proches du ministère de la Justice, l’initiative des deux députés insoumis serait plus une opération de communication qu’un véritable contrôle institutionnel, voire un cas de « tourisme pénitentiaire ».