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Le Venezuela déjoue un complot des Etats-Unis pour « justifier une agression »

Cette « cellule » aurait cherché à attaquer le navire américain USS Gravely amarré à Trinité-et-Tobago, a affirmé le ministre des Affaires étrangères Yvan Gil. Les Etats-Unis mènent depuis début septembre, essentiellement dans les eaux caribéennes, des frappes aériennes contre des embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants qualifiés de « terroristes ».


Cette « cellule » aurait tenté d’attaquer le navire américain USS Gravely, stationné à Trinité-et-Tobago pour des exercices militaires, dans le but d’incriminer Caracas, a déclaré le ministre des Affaires étrangères Yvan Gil, à un moment où l’administration Trump est en conflit avec le président vénézuélien Nicolas Maduro.

Yvan Gil a indiqué dans un communiqué qu’il avait alerté Trinité-et-Tobago d’une « opération sous faux drapeau », un jour après l’annonce par le Venezuela de l’arrestation d’un « groupe de mercenaires » liés à une agence de renseignement américaine.

Caracas considère la présence de l’USS Gravely comme une « provocation » susceptible de conduire à une « guerre ».

« Sur notre territoire, une cellule criminelle financée par la CIA et associée à cette opération clandestine est en cours de démantèlement », a affirmé Yvan Gil, qui a assuré que cette cellule visait à « faire accuser le Venezuela, afin de justifier une agression contre notre pays ».

Le ministre vénézuélien de l’Intérieur, Diosdado Cabello, a ensuite précisé lors d’une conférence de presse qu’au moins quatre personnes avaient été arrêtées.

### Opérations clandestines

Le président américain Donald Trump a donné son approbation à des opérations clandestines de la CIA au Venezuela et envisage des frappes terrestres, dans le cadre d’opérations présentées comme une lutte contre le trafic de drogue dans les Caraïbes.

Dans ce contexte, deux bombardiers B-1B ont survolé lundi la mer des Caraïbes, au large des côtes vénézuéliennes, selon le site spécialisé Flightradar24. Il s’agit de la troisième démonstration de force de ce type par l’armée américaine ces dernières semaines.

Cette opération fait suite à un vol similaire effectué par au moins un B-1B la semaine précédente et par plusieurs bombardiers B-52 la semaine d’avant.

Les États-Unis mènent depuis début septembre, principalement dans les eaux caribéennes, des frappes aériennes contre des embarcations présentées comme celles de narcotrafiquants, qualifiés de « terroristes ».

Jusque-là, Washington a revendiqué dix frappes aériennes. Ces actions auraient causé la mort d’au moins 43 personnes, d’après un décompte de l’AFP basé sur des chiffres du gouvernement américain, qui n’a pas fourni de preuves établissant un lien entre les navires ciblés et le narcotrafic.

### La légalité des opérations militaires en question

La légalité des opérations militaires conduites par l’administration Trump est largement remise en question par les experts.

Washington a déployé sept navires de guerre dans les Caraïbes et un dans le Golfe du Mexique, officiellement dans le cadre d’une opération contre le narcotrafic, se concentrant particulièrement sur le Venezuela et son président Nicolas Maduro.

Le président Trump a également annoncé l’arrivée imminente du plus grand porte-avions du monde. L’un de ces navires, l’USS Gravely, est arrivé à Port-d’Espagne dimanche et y restera jusqu’au 30 octobre pour des exercices conjoints avec les forces trinidadiennes.

En réponse, la vice-présidente vénézuélienne Delcy Rodriguez, qui est aussi ministre des Hydrocarbures, a déclaré lundi qu’elle recommandait la suspension des accords sur le gaz avec Trinité-et-Tobago.

Malgré l’embargo pétrolier contre le Venezuela, les États-Unis ont de nouveau donné début octobre leur approbation à Trinité-et-Tobago pour l’exploitation de l’important champ gazier Dragon, évalué à 120 milliards de mètres cubes, situé dans le nord-est des eaux vénézuéliennes, à proximité de la frontière maritime avec Trinité-et-Tobago et de gisements trinidadiens.

Nicolas Maduro, qui rejette les accusations de trafic de drogue, a accusé vendredi les États-Unis d' »inventer une guerre éternelle ». « Ils ont promis de ne plus jamais entrer en guerre et inventent une guerre que nous allons éviter », a-t-il déclaré.