Médecins libéraux en colère face au budget de la Sécu 2026.
Le syndicat CSMF alerte sur un projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) qui « met en péril » la médecine libérale et rappelle que la valeur des actes remboursés n’a pas été revalorisée depuis les années 1990. Plusieurs organisations représentatives, telles que MG France et FMF, refusent de collecter les franchises médicales et participations forfaitaires, estimant que cette mesure serait « susceptible de créer de la défiance et des tensions » avec les patients.
La contestation des médecins libéraux prend de l’ampleur. Alors que l’Assemblée nationale commence l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), le mécontentement grandit parmi les professionnels de santé libéraux. Le syndicat CSMF, qui représente en grande partie les médecins de ville, met en garde contre un texte qui « met en péril » la médecine libérale et remet en question un modèle déjà affaibli par des années sans augmentations tarifaires.
Au centre de ce conflit se trouvent les mesures ciblant les médecins de secteur 2, ceux qui peuvent pratiquer des dépassements d’honoraires. Le syndicat qualifie cette situation de « attaque frontale contre la médecine libérale » et de « coup violent » à l’encontre de ces praticiens, confrontés à une nouvelle surcotisation qui « condamne » l’exercice libéral « à l’asphyxie économique ». Il rappelle que la valeur des actes remboursés n’a pas été revalorisée depuis les années 1990.
Les critiques s’étendent également aux potentielles baisses unilatérales de tarifs dans certaines spécialités jugées rentables (comme la radiothérapie, la radiologie et la néphrologie) ainsi qu’à l’obligation de renseigner le dossier médical partagé (DMP) sous peine de sanctions. « Au lieu de faire confiance aux médecins, on les met sous tutelle et on les menace », regrette la CSMF, considérant cette évolution comme une rupture du « pacte historique » avec l’Assurance maladie.
La contestation ne se limite plus uniquement aux généralistes. Des chirurgiens, anesthésistes et obstétriciens du syndicat Le Bloc ont indiqué qu’ils entameront une grève en janvier, avec l’idée de « s’exiler » quelques jours à Bruxelles pour éviter toute réquisition, un mouvement rare qui illustre l’ampleur du malaise.
En parallèle, plusieurs organisations représentatives (MG France, FMF, Avenir Spé-Le Bloc…) refusent de percevoir les franchises médicales et les participations forfaitaires, une tâche jusqu’alors effectuée par l’Assurance maladie. Elles estiment que cette mesure pourrait « créer de la défiance et des tensions » avec les patients, tout en nécessitant des « développements informatiques coûteux ».
Si le PLFSS est adopté en l’état, prévient la CSMF, les parlementaires « porteront la responsabilité historique d’avoir tourné la page de la médecine de ville telle que nous la connaissons ». Cette mise en garde est d’autant plus préoccupante que la pénurie de médecins généralistes continue de s’aggraver dans toute la France.

