Le Royaume-Uni a « gaspillé » des milliards d’euros en hôtels pour les demandeurs d’asile.
L’hébergement massif des demandeurs d’asile dans des hôtels au Royaume-Uni pourrait coûter jusqu’à 15,3 milliards de livres en 2029, comparé à 4,5 milliards en 2019. En juin 2025, plus de 32.000 personnes étaient hébergées en hôtels, sur un total d’environ 103.000 demandeurs d’asile pris en charge.
L’hébergement massif des demandeurs d’asile dans des hôtels au Royaume-Uni est devenu un fardeau financier. Un rapport parlementaire publié lundi critique un système « défaillant, coûteux et impopulaire parmi les communautés locales », alors que l’État a l’obligation légale de loger les personnes en attente du traitement de leur demande depuis la loi de 1999 sur l’immigration et l’asile. Ce dispositif, initialement conçu comme temporaire, a perduré au fil des ans, surtout après la pandémie de Covid-19 et la hausse « spectaculaire » des arrivées par la Manche.
Les chiffres sont saisissants : le coût total pourrait atteindre 15,3 milliards de livres en 2029, contre 4,5 milliards en 2019. Selon le ministère de l’Intérieur, plus de 32 000 personnes étaient encore logées dans des hôtels en juin 2025, sur un total d’environ 103 000 demandeurs d’asile pris en charge, représentant toutefois une diminution par rapport au pic de 56 042 en septembre 2023.
Les parlementaires soulignent que d’autres solutions existent (centres dédiés, appartements partagés, anciennes bases militaires) et que, contrairement à la France, aucun campement informel ne s’est développé dans l’espace public britannique. Keir Starmer a promis « d’en finir avec les hôtels d’ici 2029 », une promesse qui devient centrale dans sa politique migratoire. « Nous nous sommes simplement retrouvés avec plus de personnes que ce que les contrats avaient anticipé, et cela a fait exploser les coûts », a déclaré Karen Bradley, présidente de la commission à l’origine du rapport, sur BBC4.
Ce rapport arrive dans un contexte particulièrement délicat : l’arrestation d’Hadush Kebatu, un demandeur d’asile éthiopien condamné pour agressions sexuelles et relâché par erreur vendredi. Entre critiques sur le coût de l’accueil, pressions politiques et préoccupations relatives à la sécurité publique, le gouvernement de Keir Starmer voit l’immigration redevenir un sujet de discorde majeur dans le pays. Le Premier ministre devra rapidement prouver qu’il peut maîtriser son système d’hébergement des demandeurs d’asile.

