France

Budget 2026 : « La santé, ce n’est pas gratuit », selon le vice-président du Sénat.

Xavier Iacovelli, vice-président du Sénat, a justifié l’augmentation à 2 euros de la franchise médicale pour une boîte de médicaments en excluant 18 millions de personnes, notamment celles en affection de longue durée, les mineurs et les femmes enceintes. Les députés ont voté lundi pour défiscaliser les pourboires jusqu’en 2028, prolongeant une mesure qui devait s’éteindre fin 2025.

« La santé, ce n’est pas gratuit », affirme le vice-président du Sénat, qui soutient l’augmentation des franchises médicales

En réponse à Léon Deffontaines, le vice-président du Sénat, Xavier Iacovelli, a défendu une mesure du PLFSS du gouvernement : l’augmentation à 2 euros de la franchise médicale pour une boîte de médicaments.

« Dans ce cadre, nous excluons 18 millions de personnes, c’est-à-dire celles en affection de longue durée, les mineurs et les femmes enceintes. Ainsi, les personnes ciblées sont exemptées de cette augmentation », a-t-il déclaré. « Actuellement, vous et moi pouvons peut-être nous permettre de payer 2 euros pour notre boîte de médicaments. Pardonnez-moi, mais la santé, ce n’est pas gratuit. Si ce n’est pas le patient qui paie, c’est le contribuable qui paie », a-t-il ajouté.

Les députés défiscalisent les pourboires jusqu’en 2028

Les députés ont voté lundi en faveur de la défiscalisation des pourboires jusqu’en 2028, prolongeant ainsi une mesure qui devait prendre fin fin 2025 lors des débats budgétaires. Un amendement proposé par Laurent Wauquiez, chef des députés Les Républicains, a reçu un large soutien à l’Assemblée nationale, marquant le début d’une longue semaine consacrée au projet de loi de finances dans l’hémicycle.

Il envisage de prolonger jusqu’en 2028 l’exonération des charges sociales et fiscales sur les pourboires payés par carte bancaire, mesure qui devait cesser le 31 décembre 2025, suscitant l’inquiétude de la profession.

Les débats sur le budget ont commencé

Les députés ont entamé lundi l’étude du texte en commission des Affaires sociales, avec environ 1.500 amendements à examiner jusqu’à vendredi soir. Les oppositions ont notamment supprimé les mentions concernant les objectifs de dépenses et de recettes du gouvernement, ainsi que les prévisions de dépenses de santé pour cette année, les jugeant parfois « insincères », parfois insuffisantes face aux besoins, notamment à l’hôpital.

Cette première étape permet surtout d’observer les positions de chaque parti, car les députés quitteront, quoi qu’il arrive, le texte initial dans l’hémicycle le 4 novembre, pour un vote prévu le 12.

Faure dit avoir été « indigné » que LFI ait voté avec Les Républicains pour suspendre le gel du barème de l’impôt sur le revenu

Les socialistes souhaitaient restreindre la taxe Zucman aux plus hauts patrimoines. Cependant, ils expriment leur indignation face au vote inattendu des députés LFI, qui ont soutenu un amendement de Laurent Wauquiez des Républicains, permettant de geler temporairement le barème de l’impôt sur le revenu.

« Je n’ai pas du tout compris ce que faisait LFI », a avoué Olivier Faure, chef des socialistes. Selon lui, bien que son groupe ait voulu protéger les tranches les plus modestes, les plus hauts revenus auraient dû contribuer davantage. Cette situation met en lumière une tension croissante au sein de la gauche concernant la fiscalité et la redistribution, illustrant les stratégies parfois surprenantes des Insoumis, qui semblent privilégier un compromis parlementaire ou une tactique politique, plutôt qu’un alignement sur la proposition socialiste.

Boris Vallaud appelle à plus de « justice fiscale »

Anticipant un refus de l’impôt sur les hauts patrimoines, Boris Vallaud, chef des députés socialistes, a réaffirmé sur RTL l’importance de la taxe Zucman. « Je ne veux pas que le boulanger chez moi dans les Landes paye plus d’impôts que les multinationales ou les très grandes entreprises », a déclaré Boris Vallaud. « Allez expliquer aux Français que, faute de justice fiscale, les franchises médicales vont augmenter, que les APL, le RSA ou l’allocation adulte handicapé seront gelés », a-t-il ajouté.

Pour Bompard, le PS a commis une « faute lourde » en ne votant pas la censure

« Le Parti socialiste a commis une faute politique lourde en laissant le gouvernement de Lecornu en place et en refusant de voter la motion de censure de la France insoumise (…). C’est évidemment le non-vote des députés socialistes qui a permis à M. Lecornu d’être toujours en place aujourd’hui », a critiqué le député Insoumis Manuel Bompard sur Public Sénat.

Un vote potentiel en faveur de la taxe Zucman du côté des socialistes

Manuel Bompard n’écarte pas un vote favorable à la taxe Zucman proposée par les socialistes, tout en exprimant des réserves concernant sa version révisée à la baisse. « Je vais attendre de voir ce qu’il y a dedans […]. Mais moi, je me bats pour faire voter la taxe Zucman telle qu’elle est », a déclaré le député insoumis sur Public Sénat.

Le PS propose, par le biais d’un amendement au projet de loi de finances, un impôt minimum de 3 % sur les patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros, contre 2 % à partir de 100 millions dans la version initiale.

Reconquête n’aura pas de « candidat commun » avec le RN, un parti « socialiste » selon Zemmour

Le parti d’extrême droite Reconquête n’aura pas de « candidat commun » à la présidentielle avec le RN, a confirmé lundi son leader Éric Zemmour, qui considère le Rassemblement national comme un parti « socialiste en économie » et qui vote avec LFI. « Mais pourquoi aurions-nous un candidat commun ? (…) Je ne suis pas proche du Rassemblement national, le RN est socialiste en économie », a critiqué Eric Zemmour sur BFMTV/RMC.

La suspension au cœur du débat

Lundi, les Républicains proposeront de supprimer cette suspension, tandis que les socialistes chercheront à y intégrer les carrières longues. Si l’Assemblée vote la suspension, le Sénat, contrôlé par la droite et les centristes, rétablira la réforme des retraites, a prévenu samedi le président de la chambre haute du Parlement, Gérard Larcher.

Le PS menace d’une dissolution

Dimanche, Olivier Faure a brandi la menace d’une dissolution si le gouvernement refusait d’instaurer une taxe sur les hauts patrimoines. « À la fin de cette semaine, nous saurons si nous allons à la dissolution ou pas », a prévenu le patron du PS sur LCI, évoquant d’éventuelles élections législatives dès novembre.

Après avoir obtenu la suspension de la réforme des retraites, les socialistes souhaitent désormais imposer la taxe Zucman, qui sera au cœur des débats budgétaires jusqu’au 4 novembre. Elle prévoit un impôt minimum de 2 % sur les patrimoines à partir de 100 millions d’euros.

Bienvenue à toutes et à tous

Nous vous accueillons pour ce live. Une journée parlementaire forte se profile. Ce lundi matin, l’Assemblée nationale commence l’examen du budget 2026 de la Sécurité sociale, reporté pour tenir compte de la suspension de la réforme des retraites. Ce texte, explosif, prévoit des économies sans précédent pour ramener le déficit à 17,5 milliards d’euros en 2026 (contre 23 milliards en 2025). Nous vous tiendrons informés tout au long de la journée.