Argentine : Javier Milei annonce des réformes après sa victoire.
Javier Milei a remporté un large succès aux législatives de mi-mandat avec un peu plus de 40 % des voix au niveau national. La participation dimanche était de 67,9 %, ce qui représentait quasiment la plus faible de toutes les élections depuis le retour de la démocratie en 1983.
Dimanche, le président ultralibéral argentin a connu un grand succès lors des élections législatives de mi-mandat, recueillant un peu plus de 40 % des voix au niveau national. Pour Javier Milei, ce résultat constitue un vote de confiance éclatant et une opportunité pour poursuivre ses réformes. Il a déclaré à ses partisans dans son quartier général électoral à Buenos Aires que ces élections étaient « la confirmation du mandat que nous avons reçu en 2023 » lors de la présidentielle, afin « d’avancer sur la voie réformiste ».
Ce résultat, qui contredit de nombreux sondages, représente un immense soulagement pour l’exécutif, alors que l’incertitude autour du scrutin avait récemment placé l’économie argentine – et sa monnaie – sous une intense pression. Cela a poussé son allié américain, Donald Trump, à promettre une aide massive allant jusqu’à 40 milliards de dollars.
« Félicitations au président Javier Milei pour sa Victoire Écrasante en Argentine. Il fait un travail formidable ! Notre confiance en lui a été justifiée par le peuple argentin », a réagi le président américain sur Truth Social, alors que le taux de participation de 67,9 % était presque le plus faible enregistré depuis le retour de la démocratie en 1983.
La Libertad Avanza, le parti de Javier Milei, a obtenu 40,7 % des voix au niveau national, selon des résultats officiels à 97 % du décompte, ce qui devrait lui permettre de presque tripler son nombre de députés, sans atteindre néanmoins la majorité absolue. Cela devrait suffire à améliorer la capacité du président « anarcho-capitaliste » à réformer et déréguler l’économie fragile du pays, qui fait face à des réserves de changes limitées et à des turbulences financières, durant ses deux années restantes de mandat.
Selon des estimations proposées dimanche par Javier Milei lui-même, non confirmées par l’autorité électorale, son groupe de députés passerait de 37 à 101 (sur les 257 députés) et ses sénateurs de six à 20, sur un total de 72 sénateurs. Javier Milei avait jugé qu’obtenir un tiers des sièges serait un « bon chiffre », ce qui lui donnerait la possibilité d’imposer ses vetos aux parlementaires si nécessaire.
Javier Milei abordait cette élection déjà fort d’un succès dans la lutte contre l’inflation, qui est tombée de plus de 200 % à 31,8 % en glissement annuel en vingt mois, ainsi que d’un équilibre budgétaire inédit depuis quatorze ans. Cependant, son « plus grand ajustement budgétaire de l’histoire », comme il aime le répéter, a entraîné la perte de plus de 200 000 emplois, une activité affaiblie, avec une contraction de 1,8 % en 2024, et une reprise en 2025 qui montre des signes d’essoufflement. La société argentine se retrouve ainsi plus que jamais à deux vitesses.
Depuis 2023, le chef de l’État a largement légiféré par décrets ou par le biais d’accords législatifs ponctuels au sein du Parlement. Cependant, il a vu son action de plus en plus entravée par un Parlement réticent face à sa rigidité, et parfois à ses insultes, qualifiant les parlementaires de « nid à rats » et de « dégénérés ». Parmi ses objectifs d’ici 2027 figurent des réformes fiscales, une flexibilisation du marché du travail et des modifications du système de protection sociale.

