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L’ouragan Melissa menace la Jamaïque dans les Caraïbes.

L’ouragan Melissa a déjà fait quatre morts au cours de la semaine sur l’île d’Hispaniola, trois en Haïti et un en République dominicaine. Neuf des 31 provinces de la République dominicaine sont en vigilance rouge pour des risques d’inondations subites, de crues et de glissements de terrain.


L’ouragan Melissa constitue une menace grandissante. Classé dimanche en catégorie 4, il continue de gagner en intensité dans les Caraïbes, mettant la Jamaïque en alerte face à des intempéries « catastrophiques » attendues dans les jours à venir, selon les services météorologiques. Ce phénomène a déjà causé la mort de quatre personnes cette semaine sur l’île d’Hispaniola, dont trois en Haïti et une en République dominicaine, en plus d’un adolescent porté disparu.

### Des vents très importants

Le Centre national des ouragans (NHC) des États-Unis, basé à Miami, a signalé dimanche que Melissa atteignait la catégorie 4, avec des vents pouvant atteindre 225 kilomètres par heure, et pourrait monter en catégorie 5, la plus élevée, plus tard dans la journée. Sa vitesse lente, d’environ 6 km/h, suscite des inquiétudes chez les experts, car cela pourrait prolonger les pluies et les risques de glissements de terrain plus longtemps que pour d’autres ouragans.

« Cette faible vélocité signifie que ces conditions d’ouragan, potentiellement majeures, vont se maintenir ou apparaître sur l’île de la Jamaïque (où se dirige désormais l’ouragan, NDLR) pendant plus de 24 heures, et les conditions de tempête tropicale pourraient se prolonger pendant encore deux ou trois jours », a expliqué Jamie Rhome, directeur adjoint du NHC, lors d’un bulletin vidéo.

En conséquence, les résidents des zones affectées « devront rester abrités chez eux pendant jusqu’à deux ou trois jours, voire davantage pour ceux qui pourraient être isolés par des inondations catastrophiques », a-t-il ajouté, avant d’avertir que les conditions en Jamaïque allaient « se détériorer très rapidement dans les prochaines heures ».

### Béryl en 2024

Melissa pourrait apporter des précipitations pouvant atteindre 1 mètre dans certaines zones de la Jamaïque et de l’île d’Hispaniola, selon les prévisions. « L’eau a envahi plus de la moitié de la maison », a déclaré Angelita Francisco, une femme au foyer de 66 ans vivant à Saint-Domingue, la capitale dominicaine. « On se sent impuissants, sans rien pouvoir faire, à part fuir en laissant tout », a-t-elle exprimé, émue.

Neuf des 31 provinces de la République dominicaine sont placées en vigilance rouge pour des risques d’inondations soudaines, de crues et de glissements de terrain. Au dimanche à 15H00 GMT, Melissa se trouvait à environ 180 kilomètres au sud de Kingston, la capitale jamaïcaine, et à 450 kilomètres au sud-ouest de Guantanamo, à Cuba. L’aéroport international Norman Manley, qui dessert Kingston, a annoncé sa fermeture samedi soir, et les ports maritimes étaient également fermés.

Le dernier ouragan majeur à frapper la Jamaïque était Béryl, en juillet 2024. Ce dernier avait été anormalement puissant pour la période, entraînant de fortes pluies et des vents violents, faisant au moins quatre victimes sur l’île. Melissa est la 13e tempête tropicale de la saison dans l’Atlantique, qui court de début juin à fin novembre.

Le réchauffement de la surface des océans contribue à accroître l’intensité des cyclones, ouragans ou typhons, entraînant des vents plus violents et des pluies plus abondantes, tout en ne modifiant pas leur nombre total, selon des experts en changement climatique.