Le Festival de Fès de la culture soufie célèbre la musique andalouse.
Le Festival de Fès de la culture soufie se déroule du 18 au 25 octobre et rend hommage au patrimoine spirituel marocain à travers ses Turuq. Marouane Hajji a déclaré : « C’est un grand honneur pour moi, enfant de la ville, de participer à ce festival qui s’est imposé sur la scène des grands festivals aux niveaux national et international. »
Une performance artistique alliant ferveur et virtuosité a enchanté, mercredi soir, les amateurs de musique authentique lors du Festival de Fès de la culture soufie, qui a rendu hommage aux grands maîtres de la musique andalouse. Sous les murailles illuminées de la célèbre place de Bab Al Makina, un lieu emblématique de l’histoire millénaire de la ville, le public a été transporté dans une immersion à la fois temporelle et émotionnelle, avec trois références de la musique andalouse, chacune représentant un style distinct.
Sur scène, Mohamed Briouel, Marouane Hajji et Noureddine Tahiri ont fait revivre, le temps de cette soirée, un héritage musical que la magie n’a pas quitté, continuant d’inspirer les nouvelles générations. Avec rigueur et émotion, chaque note restituait l’authenticité d’un art pouvant transcender les âges, célébrant une musique qui s’est épanouie au Maroc, portée par des générations de maîtres et de disciples.
Aux côtés de Mohamed Briouel, maître incontesté de la musique andalouse marocaine et directeur de l’Orchestre du Conservatoire de Fès, se faisait entendre la voix de Marouane Hajji, natif de Fès et l’une des plus belles voix du samâa soufi marocain. Formé dès son jeune âge auprès de maîtres de la médina et au Conservatoire, il a su se faire un nom en alliant ferveur spirituelle et exigence musicale. Il représente l’élan d’une jeunesse qui préserve la tradition tout en l’ouvrant vers l’extérieur.
Titulaire de plusieurs prix, fondateur de la troupe « Ikhwane Al Fane » et présent sur de grandes scènes internationales, il est aujourd’hui considéré comme un « ambassadeur de la musique spirituelle ». « C’est un grand honneur pour moi, enfant de la ville, de participer à ce festival qui s’est imposé sur la scène des grands festivals au niveau national et international, d’autant que cette année cet événement coïncide avec la célébration du 44ème anniversaire de l’inscription de la Médina de Fès au patrimoine mondial de l’UNESCO », a affirmé Marouane Hajji à la MAP.
Se tenant au centre de la scène, entre Marouane Hajji et Mohamed Briouel, la voix mélodieuse de Noureddine Tahiri, grand chanteur de musique soufie et arabo-andalouse, venait compléter ce tableau d’exception, alternant entre moments d’intensité et plages de douceur. Thahiri, qui a appris très tôt aux côtés de maîtres renommés tels que Moulay Larbi Amraoui, Al Attar ou encore Abdellatif Benmansour, est aujourd’hui l’un des référents de ce genre dans la capitale spirituelle du Royaume.
Le trio, soutenu par un orchestre soigneusement sélectionné, a réalisé une fusion de deux variantes de la musique andalouse : la musique marocaine d’Al Ala et la musique soufie, chacune ayant ses spécificités. Au fil des poèmes et mélodies, la soirée a redonné vie à des pans de ce patrimoine musical, établi en mémoire collective comme un langage de paix et de beauté. Plus qu’un simple concert, un acte de transmission a été réalisé.
Sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, le Festival de Fès de la culture soufie vise, selon l’association éponyme, à faire émerger à partir de Fès une âme poétique et civilisationnelle, où le patrimoine immatériel devient la matrice vivante d’une transformation sociale, culturelle et spirituelle. Cet événement culturel, qui se déroule du 18 au 25 octobre, placé sous le thème « Vivre poétiquement – Art et spiritualité », rend hommage au patrimoine spirituel marocain à travers ses Turuq, considérées comme de véritables écoles de l’âme et creusets du lien social.
Le programme de cette édition prévoit également des soirées poétiques et des rencontres intellectuelles traitant des liens entre la culture soufie et les enjeux contemporains tels que l’écologie, la paix intérieure et la coexistence.

