Maroc

Le sursaut socialiste : Justice, souveraineté, développement, renouveau démocratique.

Le 12ᵉ Congrès national de l’Union socialiste des forces populaires s’est tenu à Bouznika et a été marqué par un discours de Driss Lachguar, Premier secrétaire de l’USFP, soulignant la nécessité d’un nouveau contrat national basé sur la justice, la responsabilité et la solidarité. Driss Lachguar a affirmé que « l’Union socialiste ne commente pas l’histoire, elle la construit » et a appelé à transformer ce congrès en acte de renaissance pour un Maroc de justice et de confiance.


Le 12ᵉ Congrès national de l’Union socialiste des forces populaires, qui a eu lieu à Bouznika, a non seulement célébré la continuité d’un parti historique, mais a aussi manifesté une volonté de rupture constructive avec les inerties du passé et un engagement clair envers le renouveau.

**Un congrès fondateur : renaissance du socialisme démocratique**
Dans un contexte mondial et national marqué par l’incertitude, Driss Lachguar, Premier secrétaire de l’USFP, a prononcé un discours riche et éclairant, définissant les contours d’un nouveau contrat national fondé sur la justice, la responsabilité et la solidarité. Cet événement marque donc un retour affirmé du socialisme démocratique dans le débat public marocain, découlant d’une parole claire, d’un projet cohérent et d’une ambition nationale renouvelée.

Dès l’ouverture du congrès, le Premier secrétaire a salué le travail des militantes et militants à travers les soixante-douze congrès provinciaux, véritables laboratoires démocratiques où se sont manifestées pluralité, réflexion et unité. Il a rappelé que le parti a su se renouveler sans renier ses principes, conjuguant l’expérience et la jeunesse et reconstruisant la confiance interne sur la base de la clarté et du respect. Pour lui, la crise politique actuelle n’est pas seulement institutionnelle, mais également morale : la politique doit redevenir un acte de conscience et un service du bien commun. Selon lui, restaurer la valeur de la parole donnée, de la vérité et du sens dans la vie publique est la condition première du renouveau démocratique et éthique souhaité par le pays.

**Placer la justice sociale au cœur du développement : Rompre avec la rente et l’iniquité**
Driss Lachguar a ensuite souligné que la justice sociale est le fondement du projet socialiste et le pilier d’un développement équitable. Il a plaidé pour une réforme fiscale audacieuse qui transforme l’impôt en un outil d’équité et de solidarité nationale, rompant ainsi avec les privilèges et la rente. À ses yeux, le Maroc doit réconcilier croissance économique et justice sociale, replacer le travail, l’effort et le mérite au centre du modèle de développement et investir massivement dans la connaissance, l’innovation et l’économie verte. Il a mis en garde contre les conséquences néfastes d’un libéralisme sans régulation, qui aggrave les inégalités et affaiblit les classes moyennes, insistant sur le fait que le progrès économique doit avant tout servir la dignité humaine.

**Consolider la démocratie et les droits humains : Faire vivre l’Etat des institutions**
Un point fondamental du discours du Premier secrétaire porte sur la nécessité de consolider l’Etat des institutions et de mettre en œuvre la Constitution de 2011. Driss Lachguar a précisé que la monarchie constitutionnelle n’est pas une entrave à la démocratie, mais plutôt son garant, tant que les institutions élues assument pleinement leurs responsabilités.

Il a dénoncé la tendance de certains acteurs politiques à se retrancher derrière la monarchie pour justifier leur inaction, estimant que la vitalité démocratique repose sur un Parlement fort, des partis responsables et une justice indépendante soumise à la reddition de comptes. Pour l’Union socialiste, il est impossible de consolider la démocratie sans défendre les droits humains, la liberté d’expression, l’égalité des chances et la participation active des femmes et des jeunes à la vie publique.

**Préserver l’équilibre entre les pouvoirs : Gouvernance, responsabilité et transparence**
Dans un passage particulièrement fort, Driss Lachguar a insisté sur le rôle central de la monarchie constitutionnelle dans la stabilité du pays. Il a toutefois précisé que cette stabilité ne doit pas servir d’alibi pour justifier la passivité politique ni affaiblir les institutions. Il a plaidé pour un nouvel équilibre entre les pouvoirs où le gouvernement, le Parlement et les collectivités territoriales exercent pleinement leurs prérogatives dans le respect de la séparation des pouvoirs et de la complémentarité. La gouvernance moderne, a-t-il affirmé, se fonde sur la transparence, l’évaluation des politiques publiques, la reddition des comptes et le respect de la Constitution. Pour lui, la bonne gouvernance est avant tout une culture démocratique, un rapport éthique au pouvoir et à la responsabilité.

**Défendre la souveraineté nationale : Le Sahara marocain, union du patriotisme et du progrès**
En abordant la question nationale, Driss Lachguar a intégré la défense du Sahara marocain dans une vision progressiste du patriotisme, soulignant que la souveraineté territoriale ne peut être dissociée de la souveraineté démocratique. Il a salué les avancées économiques et sociales dans les provinces du Sud, considérées comme le modèle d’un Maroc équilibré et solidaire. Il a rappelé que la proposition d’autonomie sous souveraineté marocaine reste la seule base crédible pour un règlement politique juste et durable, tout en soulignant la dimension géopolitique du dossier via la diplomatie royale, qui fait du Maroc un acteur de stabilité, de coopération et de paix sur la scène africaine et internationale.

**Œuvrer pour la solidarité internationale : La Palestine, boussole morale du socialisme marocain**
La diplomatie partisane et la solidarité internationale occupent une place centrale dans la pensée de l’Union socialiste. Driss Lachguar a réaffirmé l’engagement du parti envers ses valeurs universalistes et sa solidarité envers les peuples opprimés, notamment le peuple palestinien. « Le soutien à la Palestine n’est pas une posture opportuniste, mais une question de justice, de cohérence et de dignité », a-t-il déclaré. Ce positionnement, ancré dans l’histoire de la gauche marocaine, illustre la continuité morale entre la lutte pour la libération nationale et celle pour la dignité des peuples. En saluant l’initiative royale d’envoyer une aide humanitaire à Gaza, il a rappelé que la cause palestinienne est indissociable de la conscience nationale marocaine. Par son engagement actif au sein de l’Internationale socialiste, l’USFP cherche à prolonger cette voix du Maroc dans les forums progressistes mondiaux, en faveur de la paix, de la démocratie et de la justice.

**Transcender les divisions : L’unité du parti et la fidélité aux valeurs fondatrices**
Dans une séquence chargée d’émotion et de gravité, Driss Lachguar a rendu hommage aux militantes et militants qui continuent à faire vivre l’idéal socialiste sur le terrain. L’Union, a-t-il insisté, ne doit pas devenir un lieu de division, mais un foyer d’idées, d’action et de cohésion. Fidèle à ses valeurs fondatrices — liberté, égalité, solidarité — le parti souhaite poursuivre sa mission historique tout en s’adaptant aux transformations sociales et culturelles du pays. Il a particulièrement souligné le rôle de la jeunesse, essentielle pour la relève et la continuité, exhortant à lui offrir des espaces d’apprentissage, de responsabilité et d’expression démocratique. La conviction dans la culture de la pluralité, a-t-il ajouté, doit demeurer le socle de la conscience critique et du progrès collectif sans nuire à l’unité.

**Bâtir le Maroc de demain : Pour une démocratie participative et un développement inclusif**
Le Premier secrétaire a exposé les grandes lignes d’un projet national réaliste et ambitieux. Il a mis en avant que l’Union socialiste ne se limite pas à commenter les politiques publiques : elle propose des alternatives concrètes, crédibles et audacieuses. Le Maroc de demain, a-t-il soutenu, doit allier développement économique, justice sociale et démocratie effective.

La transformation numérique doit constituer un levier d’égalité et de transparence, à condition qu’elle soit un outil d’inclusion et non un facteur de nouvelles fractures. Ce projet, fondé sur la cohésion sociale et la souveraineté démocratique, incarne une vision d’un Maroc moderne, réconcilié avec ses citoyens et ses territoires.

**Pour un Maroc où confiance et justice cohabitent en parfaite symbiose**
En concluant son intervention, Driss Lachguar a lancé un appel vibrant à la conscience nationale. Il a déclaré que l’Union socialiste des forces populaires est prête à jouer son rôle historique pour restaurer la confiance entre l’Etat et les citoyens. Face à un monde marqué par l’incertitude et les déséquilibres, il a rappelé que la seule voie possible est celle de la lucidité, de la solidarité et du courage politique. « L’Union socialiste ne se contente pas de commenter l’histoire, elle la construit », a-t-il affirmé, appelant à transformer ce 12ᵉ Congrès en acte de renaissance et en promesse d’un Maroc de justice, de confiance et d’espérance.

Ainsi, l’USFP se positionne comme une force d’avenir : porteuse de valeurs, de responsabilité et d’un idéal socialiste renouvelé, au service d’un Maroc libre, démocratique et solidaire.

**Par Mohamed Assouali**
*Secrétaire provincial de l’Union socialiste des forces populaires à Tétouan*