Corée du Nord : Des pirates informatiques ne financent pas l’armement avec du cash
Entre janvier et septembre 2025, les pirates informatiques nord-coréens ont dérobé au moins 1,65 milliard de dollars, selon l’Equipe multilatérale de surveillance des sanctions (MSMT). Le MSMT a découvert que Pyongyang envisagerait d’envoyer « 40.000 travailleurs en Russie, y compris plusieurs délégations de travailleurs informatiques ».
Une véritable armée. Oui, mais une armée de pirates informatiques ! Afin de contourner les sanctions internationales, le régime autoritaire de la Corée du Nord a constitué une équipe redoutable d’informaticiens capables de détourner des fonds pour financer les activités du pays, en particulier son armement. Le régime de Pyongyang n’hésite pas à recourir aux cryptomonnaies et à mener des cyberattaques pour récupérer des fonds malgré les sanctions internationales.
L’Équipe multilatérale de surveillance des sanctions (MSMT), chargée de veiller à la mise en œuvre des sanctions des Nations unies concernant la Corée du Nord, a établi que les pirates informatiques nord-coréens avaient dérobé au moins 1,65 milliard de dollars entre janvier et septembre 2025. Sur ce montant, 1,4 milliard a été volé en février à la plateforme d’échange de cryptomonnaies Bybi, comme l’indique le rapport de la MSMT publié mercredi.
Ces détournements viennent s’ajouter aux gains illégaux en cryptomonnaies réalisés par la Corée du Nord, qui se sont élevés à 1,2 milliard de dollars en 2024, a souligné ce groupe de surveillance. Pyongyang utilise ces fonds pour « le développement illégal de ses programmes d’armes de destruction massive et de missiles balistiques », a-t-il précisé.
Des agents envoyés à l’étranger
Le pays a également contourné les sanctions de l’ONU en envoyant des ressortissants spécialisés dans l’informatique dans au moins huit pays. La plupart se sont rendus en Chine, mais d’autres ont été envoyés en Russie, au Laos, au Cambodge, en Guinée équatoriale, en Guinée, au Nigeria et en Tanzanie. L’an dernier, l’organisation 38 North, basée aux États-Unis, avait révélé que des spécialistes de l’informatique nord-coréens, dissimulant leur nationalité, avaient obtenu des contrats pour travailler sur des projets d’animation menés par des entreprises japonaises et américaines telles qu’Amazon et HBO Max.

Le MSMT a également découvert que Pyongyang envisageait d’envoyer « 40.000 travailleurs en Russie, y compris plusieurs délégations de travailleurs informatiques ». En vertu des sanctions de l’ONU, les travailleurs nord-coréens ont l’interdiction de gagner de l’argent à l’étranger. Pyongyang a bénéficié d’un soutien crucial de la Russie ces dernières années, après avoir envoyé des armes et des milliers de soldats nord-coréens combattre aux côtés des forces de Moscou contre l’Ukraine.

