Moody’s confirme la note A3 pour la Wallonie avec perspective négative
Le gouvernement wallon a annoncé 270 millions d’euros d’économies structurelles pour 2026 dans le cadre de son budget 2026. Moody’s a abaissé la note BCA de la Communauté française de Belgique de A3 à Baa1, notant un déficit structurel et des dépenses rigides.
La confirmation de la note de la Wallonie survient dans un climat budgétaire et international instable, seulement quelques jours après la conclusion du conclave budgétaire régional, a souligné le cabinet d’Adrien Dolimont. Pour son budget 2026, le gouvernement wallon a réaffirmé « sa volonté et son engagement à respecter une stricte et nécessaire trajectoire de soutenabilité », annonçant notamment 270 millions d’euros d’économies structurelles pour 2026, ajoute le cabinet Dolimont.
> « La décision de Moody’s de confirmer la note de la Région wallonne reflète une gouvernance solide, une gestion de la dette prudente et sophistiquée, ainsi qu’un bon accès au marché. Ces atouts continuent de soutenir la qualité de crédit malgré la hausse de la dette et des charges d’intérêts », a-t-il ajouté. Selon les autorités régionales, la note de Moody’s prend également en compte l’économie diversifiée et stable de la Région, le cadre juridique mature et robuste qui procure des pouvoirs de recettes clairs et des transferts prévisibles, ainsi que les perspectives d’achèvement progressif des grands investissements en capital qui devraient contribuer à réduire des déficits actuellement très élevés.
> « Le maintien de la note A3 est une très bonne nouvelle pour la Wallonie. Néanmoins, la décision de Moody’s de confirmer la notation et la perspective négative nous rappelle que les économies à réaliser ne relèvent en rien d’un choix dogmatique, mais bien d’une saine gestion des deniers publics », a déclaré Adrien Dolimont dans un communiqué.
Le maintien de la note de la Flandre, de la Wallonie et de la Communauté française, la Fédération Wallonie-Bruxelles, s’explique par « une gouvernance solide, une gestion prudente et sophistiquée de la dette et un accès solide au marché », a précisé plus largement l’agence Moody’s.
Selon l’agence, ces atouts continuent de soutenir la qualité de crédit des trois entités, « malgré l’augmentation de la dette et des charges d’intérêt ». Concernant la notation globale de la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’agence évoque notamment « la gestion prudente et sophistiquée de la dette ainsi qu’un accès solide au marché ». L’institution « bénéficie d’une liquidité externe fiable et de transferts fédéraux prévisibles, soutenus par une assiette fiscale résiliente indirectement ancrée dans l’économie nationale ». Les notations sont toutefois limitées par « des dépenses d’éducation rigides, une flexibilité limitée en matière de recettes propres et des déficits récurrents qui poussent le poids de la dette à un niveau élevé », a noté Moody’s. De plus, l’agence a abaissé la note BCA de la Communauté française de Belgique de A3 à Baa1.
Cette note évalue la capacité intrinsèque d’une entité à honorer ses engagements financiers, sans prendre en compte le soutien potentiel de ses actionnaires ou d’autres entités. La baisse « reflète son déficit structurel, qui découle d’une rigidité des dépenses augmentant plus rapidement que ses sources de revenus provenant des transferts, le solde opérationnel primaire par rapport aux revenus atteignant un niveau très bas de -8,3 % en 2024. Nous prévoyons que les marges d’exploitation resteront négatives jusqu’en 2025-2029, malgré d’importantes mesures d’économie qui mettront un certain temps à produire tous leurs effets ».
Concernant la Flandre, Moody’s mentionne qu’au-delà d’une gouvernance et d’une gestion solides, ainsi que d’un accès solide au marché pour le financement, l’entité flamande est en mesure de supporter sa dette. L’agence fait également état de la « capacité de celle-ci à réaliser des économies ». La note « Aa » signifie chez Moody’s « haute qualité et risque de crédit très faible ». « Nous prévoyons que la Flandre va réduire considérablement son déficit budgétaire au cours des trois prochaines années grâce à une gestion budgétaire rigoureuse et à la sortie progressive de son programme de dépenses assez important ». Les notations flamandes sont freinées par les déficits financiers et l’augmentation de la dette qu’ils entraînent, ajoute Moody’s.

