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Une chaîne britannique ne trompe pas ses téléspectateurs avec une présentatrice IA.

Channel 4 a diffusé, lundi 20 octobre, un documentaire intitulé Will AI Take My Job ? sur l’impact de l’intelligence artificielle sur le monde du travail. Selon une enquête menée par la chaîne britannique, 76 % des dirigeants britanniques ont déjà introduit l’IA dans des tâches autrefois réalisées par des humains.


Une présentatrice de journal télévisé fictive a été la star d’un coup de force réalisé par Channel 4 lundi dernier, 20 octobre, dans un documentaire intitulé *Will AI Take My Job ?* (L’IA va-t-elle me prendre mon boulot ?). Pendant une heure, les téléspectateurs britanniques ont regardé un reportage sur l’impact de l’intelligence artificielle sur le marché du travail, sans réaliser que la journaliste à l’écran, Aisha Gaban, était une création numérique. Ce n’est qu’à la fin du programme que la vérité a été révélée.

« L’IA va toucher tout le monde dans les années à venir. Peut-être même les présentateurs télé comme moi. Parce que je ne suis pas réelle », a déclaré la présentatrice virtuelle au cours de l’émission. « Je n’existe pas. Mon image et ma voix ont été générées par IA. »

Cette intelligence artificielle a été développée par Seraphinne Vallora en collaboration avec Kalel Productions. Le réalisme était si impressionnant que certains détails, comme les rides au moment de parler, ont surpris les équipes de production. Louisa Compton, responsable de l’information chez Channel 4, a néanmoins souhaité rappeler que cette initiative n’avait pas pour but d’encourager l’adoption de cette pratique. « Notre priorité reste de pratiquer un journalisme vérifié et fiable, quelque chose dont l’IA n’est pas capable », a-t-elle affirmé dans un communiqué relayé par *Variety*.

## Beaucoup de risques

Le documentaire de Channel 4 s’inscrit dans un débat croissant sur l’utilisation de l’IA dans les médias et les risques de désinformation qui en découlent. En effet, cette enquête menée par la chaîne britannique révèle que 76 % des dirigeants britanniques ont déjà intégré l’IA dans des tâches autrefois exécutées par des humains.

Malheureusement, bien que ce « coup médiatique » ait pour objectif d’alerter le public sur la facilité avec laquelle il peut être trompé par cette technologie, il pourrait également renforcer les ambitions d’automatisation des entreprises en quête de nouvelles économies budgétaires. Il est important de rappeler qu’une IA ne prend ni vacances ni congés maladie, ne demande pas d’augmentation et ne reçoit, pour l’heure, aucune fiche de paie. Cependant, elle n’est pas à l’abri d’une panne du système, ce qui pourrait provoquer des paralysies à grande échelle, comme en témoigne un incident survenu en début de semaine. De plus, l’utilisation de l’IA pourrait rapidement se transformer en catastrophe pour la planète. Par ailleurs, personne ne peut prédire non plus le comportement et l’évolution des IA génératives, qui pourraient devenir aussi redoutables qu’un Terminator de Skynet, un avertissement que le patron d’OpenAI (ChatGPT), Sam Altman, a souligné depuis plusieurs années, en appelant à une réglementation stricte pour éviter, comme l’a rapporté CNN cet été, une perte de contrôle de l’humain sur la machine.