France

Budget 2026 : 5 enjeux cruciaux sur carburants, timbres et retraites

Sébastien Lecornu a invité chaque parti à « trouver les voies du compromis », tandis que les députés français se réunissent ce vendredi pour débattre du projet de budget de l’État proposé par le Premier ministre. Le projet de budget souhaite taxer tous ceux qui détiennent plus de cinq millions d’euros d’actifs, ce qui ne concerne que 10.000 contribuables, mais pourrait rapporter un milliard d’euros.


Il a appelé chaque parti à « trouver les voies du compromis ». Cependant, sur de nombreux points, le compromis souhaité par Sébastien Lecornu semble difficilement réalisable. Ce vendredi, les députés français se réunissent pour la première fois afin de débattre du projet de budget de l’État présenté par le Premier ministre. Ce projet a suscité de nombreux points de discorde et divise la classe politique. Ce jour-là, le secrétaire du Parti socialiste a d’ailleurs menacé de déposer une motion de censure, notamment à propos de la « taxe Zucman » qu’il souhaite mettre en place. « S’il n’y a pas d’évolution d’ici lundi » concernant le budget, « ce sera terminé », a déclaré Olivier Faure.

Cette taxe sur le patrimoine soulève déjà des tensions. Mais ce n’est pas la seule ! Voici une sélection non exhaustive de cinq dossiers problématiques liés au projet de budget.

### La taxe sur les holdings familiales
Souvent utilisée par les plus riches pour des raisons fiscales, la holding familiale, qui centralise la gestion du patrimoine des Français les plus aisés, est dans le collimateur du gouvernement. Ce dernier souhaite imposer une taxe sur toutes les personnes détenant plus de cinq millions d’euros d’actifs sur les comptes de leur société familiale. Ce dispositif ne concernerait que 10.000 contribuables, mais la taxe pourrait générer un milliard d’euros. Les socialistes jugent cette mesure insuffisante et militent pour l’instauration de la « taxe Zucman ».

### La « taxe Zucman » réclamée par le PS
Son nom est presque plus souvent mentionné que celui de Lecornu. Depuis quelques semaines, l’économiste Gabriel Zucman et sa célèbre taxe sont devenus le symbole de la gauche, notamment du PS. Cette taxe vise à prélèver un impôt d’au moins 2 % sur l’ensemble des contribuables possédant plus de 100 millions d’euros de patrimoine, soit environ 1.800 foyers fiscaux.

Le PS, qui menace le gouvernement d’une censure en cas de refus, espère récolter 15 milliards d’euros grâce à cette mesure. Toutefois, le RN et les partisans de Macron s’opposent à cette taxe, arguant qu’elle pourrait nuire aux entreprises détenues par ces grandes fortunes. « On ne veut pas s’attaquer à la réussite », a affirmé Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics.

### Des carburants plus taxés ?
Le projet de budget prévoit d’abolir le tarif particulier pour le carburant B100 (biogazole à base de colza) utilisé par les transporteurs, tout en réduisant progressivement l’avantage fiscal accordé au carburant E85 (éthanol). Les producteurs de betteraves et de colza, ainsi que les transporteurs, se sont indignés. En commission, l’idée a été rejetée. Modifier la fiscalité des carburants pourrait aussi raviver le mouvement des « Gilets jaunes ».

### La « niche fiscale » des retraités
Les retraités bénéficient actuellement d’un abattement de 10 % sur leur pension. Le gouvernement considère cela comme une « niche fiscale » et souhaite le remplacer par un abattement forfaitaire de 2.000 euros. Cela pourrait effectivement réduire l’impôt sur le revenu des retraités les plus modestes, mais pas pour tous, et augmenterait les impôts pour de nombreux foyers. La majorité des députés ont abrogé cette mesure en commission, pour un coût estimé à 1,2 milliard d’euros. Des amendements ont été proposés pour établir une approche plus ciblée.

### Les frais de timbre pour devenir Français augmentés ?
C’est une mesure qui a l’adhésion du Rassemblement national. Dans son projet de loi de Finances, le gouvernement envisage d’augmenter les droits de timbre pour les personnes demandant une carte de séjour ou la naturalisation.

Actuellement facturée 225 euros, la carte de séjour pourrait voir son coût augmenter de 100 euros, tandis que le prix de la naturalisation pourrait passer à 200 euros. La gauche s’oppose fermement à ces propositions, tandis que la droite, les partisans de Macron et l’extrême droite soutiennent cette initiative.