Belgique

Alerte de la Fédération des Restos du Cœur

Le nombre de bénéficiaires des Restos du Coeur ne cesse d’augmenter et l’aide alimentaire diminue. À Liège, les subsides du Resto du Coeur ont déjà été rabotés de 42.000 euros cette année et subiront une nouvelle perte de 27.000 euros l’année prochaine.


Dans les Restos du Coeur, la situation devient alarmante. Le nombre de bénéficiaires augmente sans cesse tandis que l’aide alimentaire diminue. La Fédération des Restos du Coeur tire la sonnette d’alarme : les subventions fédérales vont bientôt connaître une réduction drastique. Quelle est la situation à Liège et à Mouscron ?

Au Resto du Coeur de Liège, une femme est venue avec son bébé pour réclamer des vêtements à l’espace « parents-enfants ». Pour les bénéficiaires, c’est gratuit, tout comme la distribution de langes et de lait maternisé. Cette aide est primordiale : « J’ai besoin d’aide. Si cela n’existait pas, je serais à la rue. Le lait de mon fils coûte 42 euros. Il me faut au moins cinq boîtes par mois. Ici, j’ai déjà deux boîtes gratuites. Cela fait 84 euros. Il y a aussi des couches gratuites. Imaginez, si je n’avais pas cela, comment je m’en sortirais ? »

Cependant, la situation risque de se détériorer : la Fédération des Restos du Coeur alerte sur « une coupe historique » dans le budget fédéral 2026, prévoyant une réduction de 27 à 15 millions d’euros : moins 44 pour cent ! À Liège, les subventions ont déjà été réduites de 42.000 euros cette année. L’année prochaine, une nouvelle perte de 27.000 euros est également attendue. C’est urgent. Comme le souligne Robert Balbourg, directeur du Resto du Coeur de Liège, il faut trouver des solutions : « On doit maintenant aller chercher des dons ailleurs. On doit aller chercher dans le privé. Heureusement, on a des sécurités de ce côté-là, on a le Rotary, le Lion’s. On a le Standard de Liège qui nous a aussi aidés et nous cherchons toujours d’autres partenaires. » La Fondation du Standard de Liège a répondu présente, faisant récemment un don de 20.000 euros au Resto du Coeur. Isabelle Henry, administratrice de la fondation, déclare : « C’est philanthropique. Nous sommes un acteur majeur dans la vie économique. On connaît la vie du club et tout le contexte footballistique, mais ce n’est pas que ça, c’est aussi des moyens que l’on dégage pour permettre à des associations de continuer à vivre. C’est très important. »

À Mouscron, la situation est également préoccupante. Au début du mois d’octobre, le CPAS a arrêté de préparer des repas pour le Resto du Coeur, malgré un coût déjà très bas. Le directeur Xavier Bouret explique qu’il a dû se tourner vers le privé : « La bonne nouvelle, c’est qu’on a pu continuer à acheter nos repas à un tout petit moins de trois euros. C’est le prix que nous payions auparavant au CPAS et maintenant, on maintient ce coût. Cela nous permet malgré tout de tenir et de distribuer des repas corrects. » C’est la société Hanssens Catering, spécialisée dans la confection de repas de collectivités, qui a réduit le prix de vente de ses repas. Denis Devos précise : « Cela représente un effort financier d’environ 12.000 euros par an. Cela nous touchait de savoir que certaines personnes n’ont pas les moyens de se payer un repas complet le midi. Ça nous a paru tout à fait logique. »

La diminution des financements publics représente une nouvelle difficulté pour les Restos du Coeur. Certains, déjà affaiblis, devront trouver des solutions rapidement.

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