France

Montpellier : Huit ans de prison pour le chauffard ayant fauché Aymen au Mondial 2022

La cour criminelle de l’Hérault a condamné William C., 23 ans, à huit années de réclusion pour avoir fauché mortellement Aymen, 13 ans, lors des célébrations qui avaient suivi la demi-finale France-Maroc du Mondial 2022. Le drame s’était joué le 14 décembre 2022, dans le quartier montpelliérain de La Mosson, lorsque William C. avait percuté plusieurs personnes, dont Aymen, mortellement blessé.


La cour criminelle de l’Hérault a condamné jeudi William C., âgé de 23 ans, à huit ans de réclusion criminelle pour avoir fauché mortellement Aymen, âgé de 13 ans, lors des célébrations qui ont suivi la demi-finale France-Maroc du Mondial 2022. Ce verdict a été accueilli avec une grande déception par la famille de l’adolescent.

« L’avocat général avait proposé 12 ans, mais malheureusement la cour n’a retenu que huit », a déclaré Saïd, le frère aîné d’Aymen, à la sortie de l’audience. Pour la famille, cette peine ne correspond pas à la gravité du drame : « C’est une douleur qui se rajoute à celle que nous avons déjà », a-t-il ajouté, tout en reconnaissant que « la justice a fait son travail ».

Après une heure et demie de délibéré, la cour a reconnu le jeune homme coupable de « violences volontaires avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner », rejetant la thèse de la légitime défense. William C., illettré, sans emploi et sans permis de conduire, risquait jusqu’à vingt ans de prison. « Huit ans, pour la mort d’un enfant, c’est beaucoup trop peu », a déploré l’avocat de la famille, Marc Gallix, qui craint que ce verdict « ne conduise pas à une forme d’apaisement, notamment dans le quartier de la Paillade ».

Le drame s’était produit le 14 décembre 2022, dans l’allégresse de la victoire française face au Maroc (2-0). Drapeau tricolore accroché à la portière de la voiture de sa mère, William C. s’était mêlé à la foule de supporters marocains dans le quartier montpelliérain de La Mosson. Après avoir été pris à partie, il avait brusquement démarré, effectué un demi-tour sur les voies du tramway et percuté plusieurs personnes, dont Aymen, qui a été mortellement blessé.

Lors de l’audience, le jeune conducteur a répété qu’il n’avait « jamais voulu faire de mal », affirmant avoir agi sous le coup de la panique. « Je demande de me pardonner, excusez-moi, pardon, pardon… », a-t-il déclaré en larmes depuis son box. Ces excuses ont été jugées sincères par la famille de la victime : « Ça ne nous ramènera pas le petit frère, mais ça nous touche », a reconnu Saïd, rappelant que l’adolescent était mort « dans les bras de [leur] père ».

Dans son réquisitoire, l’avocat général Robert Bartoletti avait cependant insisté sur la responsabilité totale de l’accusé : « Ce n’est pas la faute à pas de chance, c’est la faute à son comportement », avait-il souligné, évoquant « le drame absolu » d’une vie brisée. Pour la défense, les juges ont su trouver « un juste équilibre entre la personnalité de l’accusé et les souffrances des parties civiles ».