Procès Jubillar : Absence de remords et condamnation à 30 ans
Cédric Jubillar a été condamné à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme Delphine, dont la disparition remonte au 15 décembre 2020. Les avocats de Cédric Jubillar ont interjeté appel de cette décision, entraînant un second procès dans les mois à venir.
« La cour et le jury n’ont pas été convaincus par les explications de l’accusé. » Près d’une semaine après la condamnation de Cédric Jubillar à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme Delphine, la cour d’assises a enfin rendu son arrêt criminel, détaillant ainsi sa décision. Bien que l’accusé de 38 ans ait constamment nié le crime, il n’a exprimé « aucun remords » et n’a fait preuve « d’aucune remise en question », indique cette décision d’une douzaine de pages.
L’arrêt commence par écarter l’hypothèse d’une disparition volontaire de la victime, comme l’a parfois sous-entendu Cédric Jubillar, faisant valoir qu’elle aurait pu rejoindre Daesh ou une secte. « Au jour de l’ouverture de l’audience, Delphine Aussaguel a disparu depuis 4 ans, 9 mois et 7 jours. Depuis le 15 décembre 2020, il n’a été retrouvé aucun signe de vie la concernant », souligne la cour. Par ailleurs, elle rappelle que tous les témoignages s’accordent à dire que l’infirmière de 33 ans n’aurait jamais abandonné ses deux enfants, Louis et Elyah.
L’arrêt évoque également un « contexte de séparation ». Bien que l’accusé ait affirmé qu’il consentait à cette rupture, en contactant un avocat, cela est perçu par la cour comme une « acceptation de circonstance ». Cédric Jubillar a exprimé de manière violente à son entourage son refus de se séparer, proférant régulièrement des menaces de mort à l’encontre de Delphine. À sa mère, il a notamment déclaré qu’il allait « la tuer » et « l’enterrer ». Des propos auxquels Cédric Jubillar dit avoir tenu sous le coup de la colère. Depuis août, il avait de forts soupçons sur la relation extraconjugale que Delphine entretenait avec un homme rencontré sur les réseaux sociaux.
« Les faits sont aggravés par le lien entre l’auteur et la victime dans un contexte de vie conjugale marquée par les insultes, l’humiliation et le rabaissement de la victime », indique la juridiction. Elle met également en avant une série d’éléments l’ayant convaincue. Le téléphone de la victime, jamais retrouvé, a constamment signalé sa localisation dans le secteur de son domicile. Deux voisines ont rapporté avoir entendu des cris ce soir-là. L’arrêt souligne aussi le « déplacement du véhicule de Delphine Jubillar » cette nuit-là, estimant que « seul Cédric Jubillar » a pu le manœuvrer, car le matin du 16 décembre, il a remis aux gendarmes la « seule clé » de la voiture.
En contestant les faits et n’exprimant « aucun remords », Cédric Jubillar « établit qu’il n’a pas pris la mesure de la gravité de ses actes, ni encore des raisons de son passage à l’acte ». La cour note également son absence de réaction face à la souffrance et aux interrogations de ses enfants, et déplore qu’il n’ait fourni aucune information sur l’emplacement du corps.
Les avocats de Cédric Jubillar, Emmanuelle Franck et Alexandre Martin, ont interjeté lundi appel de cette décision. Un second procès sera donc programmé dans les mois à venir.

