Brest : Le stade de foot à 100 millions n’est pas « d’intérêt public majeur »
Le tribunal administratif de Rennes a suspendu un arrêté préfectoral permettant la construction du nouveau stade de football de Brest. Selon un sondage réalisé en août par l’institut Cluster 17 auprès de 802 Brestois, 57 % de la population de la ville est opposée à la construction d’un nouveau stade.
Un stade de football réservé à une seule équipe professionnelle peut-il être considéré comme d’un « intérêt public majeur » ? Le tribunal administratif de Rennes a jugé que non. Mercredi, cette juridiction a suspendu un arrêté préfectoral autorisant la construction du nouveau stade de football de Brest. Actuellement, le stade Francis Le Blé, où évolue le club, ne respecte plus les normes du football professionnel.
En urgence, la juge des référés « a considéré qu’il n’était pas suffisamment justifié que l’équipement sportif en projet répondait à une raison impérative d’intérêt public majeur », a précisé le tribunal administratif dans un communiqué. Cette « raison impérative d’intérêt public majeur » constitue un « critère fixé par le législateur pour qu’il puisse être dérogé aux interdictions » touchant à la destruction d’espèces protégées, a rappelé la juridiction.
Avec un coût estimé à 106,5 millions d’euros, ce nouveau stade de 15 000 places devait être construit d’ici 2028 sur 17 hectares de terres agricoles, en périphérie de l’agglomération brestoise, pour devenir le nouveau domicile du Stade Brestois. Un arrêté préfectoral signé en juin accordait une dérogation à l’interdiction de nuire à certaines espèces animales protégées et à leurs habitats.
Des espèces menacées
Trente-six espèces (reptiles, mammifères, oiseaux) ont été recensées sur le site de Froutven, à Guipavas (Finistère), où le nouveau stade, appelé Arkéa Park, doit voir le jour, souligne la juridiction. Le tribunal doit encore se prononcer sur le fond de l’affaire. D’après un sondage réalisé en août par l’institut Cluster 17 auprès de 802 Brestois, pour le compte des Écologistes, une majorité (57 %) des habitants de la ville est opposée à la construction d’un nouveau stade.
Le financement du futur stade devrait atteindre 30 millions d’euros, fournis en partie par des fonds publics, provenant notamment de la métropole de Brest, de la ville de Guipavas, du département du Finistère et de la région Bretagne.

