Tunisie

Économie verte : Leadership féminin pour un développement durable responsable

La Tunisie considère l’économie verte comme une priorité stratégique pour son développement face aux défis du changement climatique et aux enjeux de durabilité. Lors de la deuxième édition du Salon de l’économie verte, de la finance responsable et du développement durable, tenue récemment à Tunis, le rôle essentiel des femmes entrepreneures dans la transition écologique a été mis en exergue.

Face aux défis liés au changement climatique, la Tunisie considère l’économie verte comme un axe clé de son développement. La deuxième édition du Salon de l’économie verte, de la finance responsable et du développement durable, récemment tenue à Tunis, a souligné le rôle crucial des femmes entrepreneures dans la transition écologique, en tant que forces d’innovation et actrices d’un modèle économique plus inclusif et durable.

La Presse — Face aux défis du changement climatique et aux enjeux de durabilité, la Tunisie a fait de l’économie verte une priorité stratégique. Lors du Salon du développement durable qui a eu lieu récemment à Tunis, il a été affirmé que cette transition n’est plus une option, mais une nécessité afin de concilier croissance économique, protection de l’environnement et inclusion sociale.

L’événement a également révélé le rôle essentiel des femmes entrepreneures dans cette transition, en tant que leaders d’initiatives durables et catalyseurs de changement économique et social. À cet égard, Nadia Mansour, docteure en finance et post-doctorante en finance durable à l’Université de Salamanque, experte en finance durable et commissaire générale du Salon, a déclaré que « l’économie verte constitue aujourd’hui un levier essentiel de durabilité et d’inclusion ».

Performance économique et respect de l’environnement

Selon elle, « l’économie verte n’est plus une option, mais une nécessité. Pour que les institutions tunisiennes gagnent en visibilité à l’échelle internationale, il devient impératif d’intégrer les principes du développement durable et de la préservation de la nature au cœur des stratégies économiques ».

« Notre objectif est clair », a-t-elle poursuivi, « conjuguer la performance économique et le respect de l’environnement. Les effets du changement climatique touchent désormais toutes les sociétés ».

Face à cette réalité, « nous devons imaginer des solutions durables, fondées sur l’économie verte, l’investissement responsable et la mobilisation des institutions publiques et privées », a-t-elle ajouté. Ces acteurs sont, selon elle, « les piliers de la société et jouent un rôle central dans la préservation de la nature, la continuité du développement et l’amélioration de la qualité de vie des citoyens ».

Cependant, de nombreux investisseurs se montrent prudents face aux projets verts, souvent considérés comme risqués. « Il est donc nécessaire de créer un environnement plus incitatif à l’investissement durable », a précisé Mansour. « C’est dans ce cadre que nous collaborons avec l’Assemblée nationale tunisienne pour promouvoir des politiques publiques favorables aux projets verts et à la finance durable ».

Un autre axe prioritaire est le soutien à l’entrepreneuriat féminin, en particulier dans les régions intérieures du pays.

« Les femmes entrepreneures doivent pouvoir bénéficier plus facilement de financements, de formations et d’opportunités d’investissement dans des projets durables. Ce soutien contribue à la fois à l’inclusion économique et à la transition écologique », a-t-elle ajouté.

Aujourd’hui, « la peur cède la place à la conscience ». La société tunisienne est progressivement consciente de l’importance de l’économie verte et de la nécessité de préserver la nature pour assurer un avenir plus libre et sécurisé pour les générations futures.

L’Assemblée nationale de Tunisie collabore avec divers acteurs : associations financières, chefs d’entreprise, scientifiques, chercheurs tunisiens et étrangers, ainsi que plusieurs ministères. Tous travaillent ensemble pour renforcer la place des femmes dans la vie économique et favoriser leur intégration financière.

Pas seulement une question d’égalité, mais…

Les femmes tunisiennes ont démontré leur compétence, leur capacité d’innovation et leur résilience. Elles dirigent aujourd’hui un nombre croissant d’entreprises et d’initiatives à fort impact économique et social.

La majorité des diplômés universitaires en Tunisie sont des femmes, ce qui constitue un atout majeur pour construire une économie plus verte, inclusive et compétitive. Il est donc crucial que les institutions financières et les acteurs économiques leur accordent davantage de soutien et de reconnaissance dans le monde de l’entrepreneuriat.

Lors du panel « Leadership Féminin et Métiers Verts : Innover pour Demain », Sarra Gharbi, fondatrice de Ecores Consulting, consultante ISO spécialisée en RSE, experte reconnue par l’OIT en égalité de genre et certifiée ESG par Paris Dauphine, a indiqué que « ce panel a permis de croiser des perspectives riches et complémentaires sur l’innovation, l’entrepreneuriat et le leadership féminin dans les secteurs stratégiques de l’économie verte ».

Les discussions ont abordé plusieurs thématiques essentielles, mettant en avènement les leviers d’action pour une croissance durable et inclusive. Parmi celles-ci figurent : les programmes internationaux, qui soutiennent l’autonomisation économique des femmes et facilitent leur accès aux métiers verts, tout en encourageant des pratiques responsables et inclusives ; les projets nationaux d’innovation et de recherche appliquée, moteurs de nouveaux parcours professionnels adaptés aux défis environnementaux et économiques ; le rôle des universités et des centres de recherche, véritables incubateurs de compétences, formant et accompagnant les femmes dans les filières vertes et favorisant le développement de solutions concrètes basées sur la science et l’innovation ; enfin, les initiatives locales et partenariales, qui illustrent comment des femmes entrepreneures transforment les contraintes écologiques en projets innovants à fort impact social et environnemental.

Gharbi a déclaré que « le leadership féminin dans les métiers verts n’est pas simplement une question d’égalité, mais un véritable moteur d’innovation, de compétitivité et de durabilité ». Elle a ajouté : « En facilitant l’accès des femmes à la formation, à la recherche, à l’innovation et aux réseaux, la Tunisie dispose d’un puissant levier pour transformer les défis écologiques en opportunités économiques et sociales durables ».

L’objectif est donc d’offrir une vision claire et inspirante d’une transition écologique inclusive, mettant en valeur l’expertise féminine et les initiatives innovantes qui bâtissent la Tunisie de demain. Les métiers verts englobent aujourd’hui une vaste gamme de domaines — de l’énergie renouvelable à la gestion des déchets, en passant par l’agriculture durable, la construction écologique, l’économie circulaire et les services environnementaux — représentant autant d’opportunités économiques que de leviers pour un avenir durable, équitable et résilient.