L’armée doit être prête à un choc dans trois, quatre ans.
Le général Fabien Mandon a averti mercredi que les forces françaises devaient être « prêtes à un choc dans trois, quatre ans ». Il a également souligné que l’augmentation du budget militaire devenait « fondamentale, déjà dans les perceptions ».
La France se prépare à un scénario de crise majeure en Europe. Le chef d’état-major des Armées, le général Fabien Mandon, a averti mercredi devant la commission de la Défense que les forces françaises devaient être « prêtes à un choc dans trois, quatre ans », évoquant la possibilité d’un affrontement plus direct avec la Russie.
« Le premier objectif que j’ai donné aux armées, c’est de se tenir prêtes à un choc […] qui serait une forme de test – peut-être déjà engagé sous des formes hybrides – mais peut-être plus violent », a déclaré le général Mandon. Entré en fonction le 1er septembre, le plus haut gradé français estime que Moscou « peut être tenté de poursuivre la guerre sur notre continent », une analyse qui rejoint les récentes alertes des services secrets allemands sur une possible confrontation militaire directe entre la Russie et l’Otan d’ici 2029.
Le général juge que le Kremlin agit dans un contexte où il perçoit « une Europe collectivement faible » et fait preuve d’une « désinhibition du recours à la force ». Pour autant, il appelle à la confiance : « On a tout pour être sûrs de nous. » Selon lui, les Européens disposent de leviers économiques, démographiques et industriels largement supérieurs à ceux de la Russie. « La Russie ne peut pas nous faire peur si on a envie de se défendre », a-t-il martelé.
Dans ce contexte, l’augmentation du budget militaire devient « fondamentale, déjà dans les perceptions ». Il estime qu’un adversaire doit ressentir la détermination française à se défendre : « Si nos rivaux potentiels perçoivent que nous consacrons un effort pour nous défendre, alors ils peuvent renoncer. » Au-delà de la Russie, le général Mandon met en garde contre « la superposition des crises et des menaces », du terrorisme au Moyen-Orient aux tensions régionales. « Ça craque de partout », a-t-il résumé, insistant sur la nécessité pour la France et l’Europe de se préparer à un monde plus instable et plus violent.

