Loire-Atlantique : l’homme soupçonné de séquestration, « Elles ne se sont pas entendues »
Un homme de 82 ans et une femme de 60 ans sont accusés d’avoir séquestré et torturé une victime de 45 ans à Sain-Molf (Loire-Atlantique) pendant « trois ans et demi ». Le maire de Saint-Molf, Hubert Delorme, a indiqué avoir été alerté par la préfecture que la locataire de ce logement ne réglait plus son loyer depuis un an et demi.
À Sain-Molf (Loire-Atlantique),
Mercredi après-midi, la petite rue du hameau de Kerhudal présente une animation inhabituelle. Dans ce lieu-dit de Sain-Molf, un homme de 82 ans et une femme de 60 ans sont accusés d’avoir séquestré et torturé une femme d’une quarantaine d’années. Cette affaire incroyable attire l’attention des journalistes, attire les gendarmes sur place et incite les riverains à s’éloigner.
Dans ce petit coin de village entouré de champs, il est difficile de concevoir ce qui s’est produit derrière les murs de cette maison. Des fleurs, une guirlande, une allée ornée de nains de jardin semblent indiquer l’entrée, tandis que derrière cette porte, l’octogénaire, sous contrôle judiciaire, accepte discrètement de donner sa version des faits.
« Dans le garage », mais seulement « pendant trois ans et demi »
« Elle était là quand je suis arrivé », déclare-t-il avec une certaine hésitation. « Elle », c’est la victime de 45 ans qui a réussi à s’échapper il y a une semaine et affirme avoir commencé par partager un logement avec une femme dans ce lotissement. Elle aurait ensuite été « placée dans une tente dans le jardin » puis « enfermée dans le garage » dès qu’un homme a commencé à vivre dans cette même maison, précise le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, dans un communiqué adressé à la presse.
L’homme soupçonné d’avoir fait dormir cette femme sur un transat et de l’avoir alimentée avec de la bouillie mélangée à du liquide vaisselle admet timidement que celle-ci était « enfermée dans le garage », mais depuis « trois ans et demi » seulement. « Elles se sont disputées puis la situation a pris de l’ampleur », explique-t-il en présentant les deux femmes comme ayant des « relations de travail ».
« Pas de commentaires »
À quelques pas de là, les voisins se montrent discrets. Les rideaux sont tirés, les portails fermés. « Nous ne souhaitons pas nous exprimer », déclare une habitante en se penchant par-dessus la clôture d’une maison située en contrebas. Un autre riverain, attiré par le bruit des voitures, s’approche mais « ne fera pas de commentaires » sur cette affaire sordide.
Le maire de Saint-Molf, Hubert Delorme, interrogé par Ici Loire Océan, affirme ne pas connaître les trois personnes impliquées, qui ne figurent pas sur les listes électorales. Il ajoute : « J’avais été averti récemment par la préfecture que la locataire de ce logement privé n’avait pas réglé son loyer depuis un an et demi et qu’elle était sous le coup d’une procédure d’expulsion. »
Une semaine après la fuite, l’enquête se poursuit sous la direction du juge d’instruction de Nantes, désormais saisi. Les faits reprochés peuvent entraîner une peine de réclusion criminelle à perpétuité.

