Meurtre de Lola : La mère demande la réclusion à perpétuité du meurtrier.
Le procès de Dahbia Benkired pour le meurtre et le viol de Lola, une préado de 12 ans, se déroule à la cour d’assises de Paris. Le 18 août 2010, Thibault, le frère de Lola, naissait alors que leur mère, Delphine Daviet, affirmait avoir déjà pensé à la protection de ses enfants face aux inconnus.

À la cour d’assises de Paris,
Le président informe Delphine Daviet, la mère de Lola, qui s’apprête à témoigner. « Ce n’est pas une obligation pour vous », précise-t-il. Malgré cela, Delphine Daviet désire ardemment partager ses souvenirs de sa « mini-moi », ce mercredi après-midi. Vêtue de blanc et tenant un texte, elle souhaite l’énoncer devant la cour d’assises qui juge Dahbia Benkired, accusée du meurtre et du viol de sa fille de 12 ans, en octobre 2022. Dans un sanglot, elle décrit sa fille comme « une jeune fille joyeuse, aimante, heureuse de vivre ». Lola était « naïve », croyant « en tout le monde ». « Nous étions toujours ensemble. Bien sûr, nous nous disputions, mais cela ne durait jamais longtemps », reprend-elle.
Avec le père de Lola, aujourd’hui décédé, Delphine Daviet avait « fait de la prévention sur le danger des inconnus » auprès de ses enfants. « Je leur disais : « Si on vous agresse, n’hésitez pas à crier, il y aura toujours quelqu’un qui vous entendra ». » Elle évoque ensuite la journée du 14 octobre 2022. Après le déjeuner, Lola lui a dit, « À tout à l’heure, bisous. » « Qui aurait pu imaginer ce qui allait se passer quand Lola a croisé cette chose, ce monstre ? » déclare-t-elle, ajoutant que son « cœur de maman est meurtri à jamais ». Elle finit par comprendre avec l’aide de sa psychologue que ce ne sont pas elles les coupables, mais l’accusée qu’elle qualifie de « chose » et de « diable ».
La perpétuité, « la seule réponse possible »
« Lola n’aurait jamais fait de mal à qui que ce soit », insiste Delphine Daviet, se demandant toujours pourquoi Lola a « suivi » Dahbia Benkired le jour du drame. Elle parle également de son mari, « un papa aimant très fort ses enfants et qui aurait tout fait pour eux », et de sa descente aux enfers après la mort de la fillette, replongé dans l’alcool. « Il buvait du matin au soir » et est « mort de chagrin ».
« J’ai de la chance d’avoir mon fils Thibault à mes côtés, sinon je ne serais plus là aujourd’hui », déclare la mère de Lola. « Toute ma vie s’est effondrée. Je me demande encore comment je tiens debout. » Elle demande à la justice de veiller à ce que l’accusée soit « enfermée toute sa vie », affirmant que c’est « la seule réponse possible » à l’acte qu’elle a commis. « J’aimerais beaucoup avoir des réponses, ça m’aiderait à me soulager. »
« Vous avez transmis des photos de Lola », reprend le président de la cour. Le visage souriant de la fillette est projeté dans la salle, tandis que Dahbia Benkired baisse les yeux. « Nous faisions beaucoup de selfies toutes les deux », murmure la mère. Lola, passionnée de gymnastique, « aimait bien faire le clown », malgré son « caractère bien trempé ». « Lors de son dernier concours, elle a fini championne de France avec son équipe », raconte-t-elle.
Des photos de la jeune fille au camping de Berck, en vacances ou en famille dans un parc d’attractions défilent. « Je crois que je ne m’en remettrai jamais. » Delphine Daviet retourne ensuite s’asseoir à côté de son fils Thibault.
Un proche de Lola s’effondre à la barre
Les tantes, oncles et cousins de Lola défilaient à la barre pour évoquer leur douleur et partager leurs souvenirs. L’un d’eux s’effondre, submergé par le chagrin. « Elle restera à jamais gravée dans nos mémoires », déclare un cousin, la voix tremblante. Un autre reproche « aux partis politiques » de récupérer l’affaire pour « déballer leur haine ». « Lola, elle s’en foutait. Elle, c’était le partage. » Il interroge ensuite l’accusée : « Vous vous êtes défoulé sur une fille qui n’a rien demandé. On vous a forcé à faire ça à Lola, ou c’est votre choix ? » Dahbia Benkired reste silencieuse.
Pull blanc, cheveux courts, lunettes sur le nez et une fine barbe, Thibault, le frère de Lola, se lève et s’avance vers la barre. Il se remémore la naissance de sa sœur, le 18 août 2010, alors qu’il n’avait que 5 ans. Il a fait tatouer la date sur son avant-bras, « avec son nom et son signe astrologique ». Il se souvient également du jour du drame, « une journée bizarre ». Après le déjeuner, « elle part » au collège. « C’est la dernière fois que je l’ai vue vivante, que j’ai vu son regard sourire. »
« Je remercie ma mère d’être toujours là pour moi »
Les larmes aux yeux, il se demande encore s’il aurait pu la sauver de ce « monstre ». « Je remercie ma mère d’être toujours là pour moi », soupire-t-il en pleurant. « J’essaie de faire la même chose pour elle. Je t’aime et je voulais que tu le saches. » Delphine Daviet se lève et prend son fils dans ses bras durant de longues minutes.

