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Syrie : Affrontements et encerclement d’un camp de djihadistes français à Idleb ?

Oumar Diaby, alias Omar Omsen, est accusé par les forces gouvernementales syriennes d’avoir enlevé une fillette et de refuser de se rendre. En décembre 2024, le procureur antiterroriste Olivier Christen a déclaré que « sur les 1.500 Français qui sont partis faire le djihad dans les années 2000, on compte 390 revenants en France, 500 décédés, une grosse centaine dans la poche d’Idleb, environ 150 détenus ou retenus dans le nord-est syrien et en Irak, mais aussi 300 disparus ».


Oumar Diaby sera-t-il bientôt appréhendé ? Le chef islamiste d’un groupe de djihadistes retranchés dans un camp en Syrie subit, ce mercredi, une pression croissante de la part des forces armées syriennes. Ces dernières l’accusent d’avoir enlevé une fillette et de refuser de se rendre. Des affrontements ont éclaté dans la province d’Idleb, dans le nord-ouest du pays.

**Que se passe-t-il dans la province d’Idleb ?**

Les forces gouvernementales syriennes ont annoncé mercredi avoir encerclé un camp de djihadistes français dans le nord-ouest du pays, accusant leur chef, Oumar Diaby, alias Omar Omsen, de ne pas vouloir se rendre aux autorités.

« Les forces de sécurité ont bombardé le camp qui abrite des femmes et des enfants », selon le fils d’Oumar Diaby, un djihadiste connu sous le nom de Jibril al-Mouhajer, qui avait fait partie de l’équipe de football de l’ancienne enclave rebelle d’Idleb.

Un résident de Harem, localité proche du camp, a déclaré à l’AFP avoir vu des renforts gouvernementaux arrivant depuis mardi et s’étant massivement déployés dans la région. Il a rapporté avoir observé des véhicules équipés de mitrailleuses apparaissant successivement et avoir entendu des explosions durant la nuit. « Nous sommes restés chez nous, nous n’avons pas envoyé les enfants à l’école », a ajouté cet homme, qui a souhaité garder l’anonymat.

**Pourquoi les forces gouvernementales passent-elles à l’attaque ?**

Le général Ghassan Bakir, commandant des forces de la sécurité intérieure de la province d’Idleb, a déclaré que le groupe dirigé par Oumar Diaby avait « enlevé une fillette » à sa mère dans la région. Il a précisé que les autorités avaient demandé à Diaby de se rendre, mais qu’il avait refusé et s’était « retranché dans le camp », les accusant aussi de tirer sur les forces gouvernementales et « d’utiliser les civils comme boucliers humains ».

Contacté par l’AFP, Jibril al-Mouhajer a affirmé que « les affrontements ont commencé après minuit et se poursuivent ». Oumar Diaby, ancien délinquant franco-sénégalais devenu prêcheur, fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la justice française.

**Combien de djihadistes français restent-ils en Syrie ?**

Les djihadistes français, qui seraient quelques dizaines, sont retranchés avec leurs familles dans un camp de la région de Harem, à proximité de la frontière turque. Ils se présentent sous le nom de « Firqat al Ghouraba » (le groupe des étrangers). Ils avaient afflué en Syrie, tels des milliers de djihadistes étrangers, durant la guerre civile déclenchée après la répression par l’ancien président Bachar al-Assad d’un soulèvement populaire en 2011.

Oumar Diaby, désigné en septembre 2016 par les Etats-Unis comme « terroriste international », est soupçonné d’avoir incité de nombreux Français à se rendre en Syrie. En décembre 2024, des sources sécuritaires françaises avaient indiqué à l’AFP que son groupe comptait une « petite cinquantaine » de membres.

En décembre 2024, le procureur antiterroriste Olivier Christen avait déclaré au *Figaro* qu’« parmi les 1.500 Français qui sont partis faire le djihad dans les années 2000, on compte 390 revenants en France, 500 décédés, une grosse centaine dans la poche d’Idleb, environ 150 détenus ou retenus dans le nord-est syrien et en Irak, mais aussi 300 disparus ».