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Les réseaux sociaux ne sont plus à la mode, selon une étude.

Aujourd’hui, on compte 6 milliards de personnes connectées à Internet à travers le monde, ce qui représente plus de 70 % de la population mondiale. En moyenne, la population mondiale passait près de 2h30 sur les plateformes en 2022, mais depuis 2024, ce chiffre a baissé de près de 10 %.


Aujourd’hui, 6 milliards de personnes sont connectées à Internet dans le monde, selon le rapport Digital 2026 de We Are Social et Meltwater, ce qui représente plus de 70 % de la population mondiale. Parmi ces internautes, près de 5,7 milliards utilisent les réseaux sociaux.

Cependant, bien que presque tout le monde ait un compte sur Instagram, Facebook, TikTok ou X, il semble que nous cherchions tous à réduire notre temps passé sur ces plateformes.

### Amour toxique

Le nombre d’utilisateurs des réseaux sociaux continue d’augmenter, mais leur temps d’utilisation est en baisse. Une étude commandée par le magazine le Financial Times révèle que 2022 a été l’année avec le plus de temps passé sur les réseaux, avec une moyenne mondiale de presque 2h30 par jour. Toutefois, depuis 2024, le temps d’utilisation a diminué de près de 10 %, et cela concerne toutes les tranches d’âge.

Il était supposé que les 16-34 ans passeraient de plus en plus de temps sur les réseaux, mais ils s’en éloignent également progressivement. Ce changement semble être dû à une certaine insatisfaction à l’égard des nouvelles fonctionnalités proposées par les entreprises qui gèrent ces plateformes.

### Augmentation des symptômes dépressifs

En examinant l’évolution des réseaux sociaux, on constate que leur fonction initiale, à savoir faciliter les relations sociales, tend à s’estomper. Sur Instagram, qui était à l’origine conçu pour suivre les comptes d’amis et aimer leurs photos de vacances ou de petits-déjeuners, ce type de contenu est désormais submergé par des publicités, des informations (pas toujours fiables) et des comptes de célébrités. Dans les commentaires d’une vidéo d’Arte Info sur ce sujet, des internautes déclarent : « Je regrette de voir de moins en moins souvent les publications de mes amis. Je dois souvent aller les chercher un par un pour savoir ce qu’ils publient. » « Beaucoup trop de pubs, et même de plus en plus ! Sur Facebook, c’est à peine si on voit encore des publications de ses amis, mais on voit des tas d’âneries qui viennent d’on ne sait où. » L’étude du Financial Times conclut que l’interaction entre utilisateurs diminue, tandis que l’utilisation des réseaux pour passer le temps augmente.

Ce type d’utilisation passive des réseaux peut entraîner, même chez les jeunes, des symptômes dépressifs. Dans un article du magazine québécois L’Actualité, Emmanuelle Parent, directrice générale et cofondatrice du Centre pour l’intelligence émotionnelle en ligne (CIEL), souligne que « les jeunes vont se comparer, regarder la vie des autres » et ressentir ainsi « fatigués » et « dévalués » lors de leur utilisation des réseaux sociaux. Le JAMA (Journal of the American Medical Association) a publié une étude sur un échantillon de près de 12 000 enfants, suivis par des scientifiques pendant trois ans, de leurs 9 à 12 ans, qui appuie cette théorie.

### Un basculement vers l’IA

Dans cette tendance à la réduction de l’utilisation des réseaux sociaux, de nombreux livres émergent proposant des conseils pour diminuer notre temps devant nos téléphones et sur les plateformes. Des applications telles que AppBlock, Flipd ou Space, destinées à bloquer l’accès aux réseaux, ont également été développées ces dernières années.

Les jeunes se tournent de plus en plus vers les chatbots d’intelligence artificielle (qui comptent presque un milliard d’utilisateurs aujourd’hui) pour se confier, préférant leurs interactions apaisantes. Cependant, cela peut parfois mener à des expériences négatives, comme l’exemple d’Adam Raine, qui s’est suicidé à la fin de l’année 2024. Ses parents ont décidé de porter plainte contre OpenAI, l’entreprise derrière ChatGPT, qu’Adam considérait comme son plus proche confident. Ils accusent le chatbot, conçu pour valider et encourager l’utilisateur, d’avoir fourni des détails précis sur la façon de se donner la mort.