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Visite historique de Charles III au Vatican, première en 500 ans

Le roi Charles III est en visite d’État au Vatican mercredi et jeudi, où il priera avec le pape Léon XIV lors d’un service œcuménique dans la chapelle Sixtine. Il s’agit d’une première rencontre entre Charles III et le nouveau chef de l’Église catholique, car aucun monarque anglais n’a prié à Rome aux côtés du chef de la religion catholique depuis le schisme de l’Église d’Angleterre en 1534.


C’est une première depuis le schisme de l’Église d’Angleterre il y a près de cinq siècles. Le roi Charles III, également chef suprême de l’Église anglicane, effectue une visite d’État au Vatican mercredi et jeudi. À cette occasion, il priera avec le pape Léon XIV lors d’un service œcuménique dans la chapelle Sixtine.

En 1534, Henri VIII avait institué l’Acte de suprématie, désignant le roi et ses successeurs comme « le chef unique et suprême de l’Église d’Angleterre ». Cette rupture était survenue après le refus du pape d’annuler le mariage du roi avec Catherine d’Aragon. Depuis lors, aucun monarque anglais n’avait prié aux côtés du chef de l’Église catholique à Rome.

**Service œcuménique dans la chapelle Sixtine**

En 1961, Elizabeth II, la mère de Charles, fut la première monarque britannique à se rendre au Vatican depuis le schisme, bien qu’elle ne s’y soit pas rendue pour prier. Charles, quant à lui, s’y est rendu à plusieurs reprises, mais c’est la première fois qu’il rencontre le nouveau chef de l’Église catholique.

Moment fort de cette visite, un service œcuménique dans la chapelle Sixtine, où le pape et le souverain britannique prieront ensemble. Le focus sera sur la protection de la nature, un sujet qui tient particulièrement à cœur à Charles III. Ce service religieux mélangera les traditions catholiques et anglicanes, avec la chorale de la chapelle Sixtine accompagnant celle de la chapelle Saint-Georges de Windsor.

**« Un évènement historique »**

« C’est un évènement historique », déclare William Gibson, professeur d’histoire ecclésiastique à Oxford. Le souverain britannique est contraint par la loi d’être protestant. « De 1536 à 1914, il n’y avait pas de relations diplomatiques officielles entre le Royaume-Uni et le Saint-Siège. » Londres a ouvert une ambassade au Vatican seulement en 1982. Ce n’est qu’en 2013 que la législation a été assouplie pour permettre aux membres de la famille royale qui épousaient des catholiques de conserver leur place dans l’ordre de succession, alors qu’auparavant, ils devaient renoncer à toute prétention au trône.

Lors de leur visite, Charles et Camilla assisteront également à un service religieux œcuménique à la basilique Saint-Paul-hors-les-murs à Rome. À cette occasion, le roi sera fait « confrère royal », et un siège spécial a été créé pour lui dans la basilique, pouvant être utilisé à l’avenir par ses successeurs sur le trône britannique. Léon XIV et le monarque britannique célébreront ensemble l’année jubilaire ou Année Sainte de l’Église catholique, qui se produit tous les 25 ans et attire des millions de pèlerins au Vatican.

Cette visite d’État intervient un jour après la publication des mémoires posthumes de Virginia Giuffre, principale accusatrice dans l’affaire du pédocriminel Jeffrey Epstein. Elle y déclare avoir été forcée à des relations sexuelles avec le prince Andrew, le frère de Charles III, à trois reprises, dont la première alors qu’elle avait 17 ans. Déjà écarté de la famille royale depuis 2019, Andrew a annoncé vendredi renoncer à son titre de duc de York.