France

Budget 2026 : Retailleau juge le projet « invotable » et menace de censure

Sébastien Lecornu a sauvé son gouvernement le 16 octobre à l’Assemblée nationale. Bruno Retailleau, dans un entretien au Figaro publié mardi, a déclaré que le projet de budget 2026 du gouvernement est « invotable pour la droite ».


Après avoir réussi à sauver son gouvernement de justesse le 16 octobre à l’Assemblée nationale, Sébastien Lecornu doit désormais faire face aux menaces de Bruno Retailleau. Dans un entretien publié mardi dans le Figaro, le président des Républicains estime que le projet de budget 2026 du gouvernement est « invotable pour la droite », qui ne doit s’interdire « aucun débat, y compris celui de la censure ».

« Je veux être très clair : en l’état, le projet de budget de l’exécutif est invotable par la droite, car le gouvernement veut faire payer aux Français les délires et les vieilles lunes socialistes pour s’acheter du temps ! », a déclaré l’ancien ministre de l’Intérieur.

Retailleau a affirmé : « Si les choses devaient en rester là, Les Républicains voteraient donc évidemment contre et ne s’interdiraient aucun débat, y compris celui de la censure. Mais je ne peux pas imaginer que les choses en arrivent là, car les députés et les sénateurs LR ne laisseront pas faire : nous nous battrons pied à pied pour rectifier la copie. » Le président de LR a qualifié de « terrible » le « signal » de la suspension de la réforme des retraites, confirmée mardi par le Premier ministre.

Bruno Retailleau se « félicite » également d’avoir « provoqué une rupture immédiate en quittant » le gouvernement Lecornu 1, en désaccord sur sa composition. « Sans quoi j’aurais assisté, depuis le banc des ministres, à une déclaration de politique générale qu’un ministre socialiste aurait pu prononcer, mélange de laxisme budgétaire et de renoncements régaliens. J’aurais alors de toute façon immédiatement remis ma démission », a-t-il déclaré.

Concernant la question de la démission d’Emmanuel Macron, il répond : « D’une façon ou d’une autre, le retour aux urnes s’imposera. Ce sera alors au président de la République de décider comment : dissolution, démission ou référendum. Mais je n’associerai pas ma voix au chœur de ceux qui exigent sa démission » qui « fragiliserait tous ses successeurs ».

Enfin, face aux appels d’Éric Ciotti, ancien président de LR désormais rallié au Rassemblement national, Bruno Retailleau réaffirme qu’il ne « crois(t) pas à l’union des droites par les appareils mais par les électeurs ». « Si la droite se compromet dans les calculs, elle est morte ».