José Gregorio Hernandez, médecin des pauvres, est déclaré saint au Venezuela
José Gregorio Hernandez, né le 26 octobre 1864, est décédé en 1919 à l’âge de 54 ans, renversé par une voiture alors qu’il se rendait chez un patient. En juin 2020, le miracle concernant Yaxury Solorzano est reconnu et le pape François signe le décret de béatification.
José Gregorio Hernandez (1864-1919), surnommé « le médecin des pauvres », devait être canonisé dimanche. Il est déjà considéré comme un saint depuis près d’un siècle au Venezuela, où son apparence caractéristique – sa moustache, son chapeau, sa tenue soignée et son regard apaisé – est devenue une icône placée sur les autels des églises et dans les foyers.
« D’un côté, José Gregorio Hernandez a été un grand scientifique, un grand médecin, un grand professeur. Mais de l’autre, il a vécu sa vie comme une vocation à la lumière de l’Evangile. En tant que croyant, il a choisi les plus pauvres, les derniers de la société. Comme médecin, il a consacré sa vie aux pauvres », déclarait le feu nonce apostolique Aldo Giordano.
Le docteur, qui soignait sans frais les personnes démunies, notamment durant l’épidémie de grippe espagnole au début du XXe siècle, est maintenant une figure emblématique de l’histoire vénézuélienne. Certains Vénézuéliens affirment qu’il dépasse même le héros de la révolution Simon Bolivar (1783-1830).
Né le 26 octobre 1864 dans une famille catholique à Isnotu, un petit village andin à l’ouest du Venezuela, José Gregorio Hernandez, souvent désigné par l’acronyme JGH, est l’aîné d’une fratrie de six frères (une sœur aînée étant décédée à la naissance). À l’adolescence, il se rend à Caracas pour ses études, un voyage qui durait trois semaines entre mule, bateau et train.
Diplômé en médecine en 1888, il part étudier à Paris grâce à une bourse, côtoyant des professeurs de recherche de renommée, avant de se rendre à Berlin.
De retour au Venezuela en 1891, il introduit le premier microscope et fonde l’Académie nationale de médecine. Il enseigne à l’Université centrale du Venezuela (UCV), se montrant pionnier dans le domaine de la bactériologie sur le continent.
Il acquiert une renommée particulière pendant la grippe espagnole, où il consacre ses efforts aux plus démunis, soignant gratuitement et allant jusqu’à fournir de l’argent à ses patients. « Il est moderne », a commenté Aldo Giordano.
« Il a été un grand scientifique, un grand médecin, un grand professeur. Mais il a aussi vécu sa vie comme une vocation à la lumière de l’Evangile. En tant que croyant, il a choisi les plus pauvres, les derniers de la société. Comme médecin, il a consacré sa vie aux pauvres », ajoutait Giordano.
Hernandez, qui avait envisagé de devenir prêtre et ne s’est jamais marié, est décédé en 1919 à l’âge de 54 ans, renversé par une voiture en allant voir un patient.
Des milliers de personnes assistent à ses funérailles. « Derrière le cercueil, tous nous sentions le désir d’être bons », écrivait Romulo Gallegos (1884-1969), un des grands écrivains vénézuéliens et président en 1948.
Son aura dépasse le cadre catholique. Il est également intégré dans la « santeria », un culte des saints proche du vaudou haïtien ou du candomblé brésilien, et fait partie de l’inconscient collectif. Les gens prient pour lui et lui demandent des faveurs.
La revue El Cojo Ilustrado affirme que sa vénération est due à « une science qui ne s’apprend dans aucune académie. La science de savoir se faire aimer ». Des catholiques sollicitent son aide depuis des années. En 2017, lors d’un incident où sa fille Yaxury Solorzano, âgée de dix ans, reçoit une balle dans la tête, sa mère se tourne vers le médecin des pauvres pour demander la guérison.
Selon un rapport de la Conférence épiscopale vénézuélienne, la mère aurait alors ressenti une main sur son épaule et une voix lui dirant : « Sois tranquille, tout ira bien ». Sa fille gravement blessée a guéri et était présente à la cérémonie de béatification en 2021.
En juin 2020, le miracle est officiellement reconnu et le pape François signe le décret de béatification. Des milliers de Vénézuéliens sont déjà ou pensent avoir bénéficié de miracles de ce médecin décédé.

