QRÂ : Inégalités dans le précompte immobilier en Belgique, uniformisation prévue ?

Aucun changement n’est prévu dans la méthode de calcul du précompte immobilier en Belgique. Le précompte immobilier peut aller du simple au quadruple en fonction du lieu d’habitation.

Habitante de Martelange, dans la province du Luxembourg, Michelle nous a posé une question via notre page « QR » : « Je constate de grosses inégalités en termes de précompte immobilier en Belgique. Est-ce qu’on va uniformiser ou revoir ce calcul ? »

La mauvaise nouvelle pour certains et la bonne pour d’autres, c’est qu’aucun changement n’est prévu dans la méthode de calcul du précompte immobilier en Belgique.

### Qu’est-ce que le précompte immobilier ?
Le précompte immobilier est une taxe annuelle calculée sur la base du revenu cadastral d’un bien immobilier. Les recettes de cet impôt se répartissent entre trois niveaux de pouvoir : la région, la province et la commune où se trouve le bien. Chaque niveau de pouvoir détermine de manière autonome le taux de prélèvement qu’il souhaite appliquer.

Concrètement, la plus grande partie de votre précompte va dans les caisses de votre commune, suivie de la province et, dans une moindre mesure, de la région.

Prenons un exemple avec Michelle : avec un revenu cadastral fictif de 1500 euros, elle a dû payer 2062,23 euros de précompte immobilier en 2025. Ce montant se répartit entre trois niveaux de pouvoir :
– La région wallonne reçoit 42 euros
– La province du Luxembourg reçoit 799 euros
– Et la commune de Martelange 1220 euros

Ce calcul diffère pour chaque ménage belge en fonction de son revenu cadastral et de son type d’habitation, ainsi que de sa région, province et commune, qui chacune fixe un montant spécifique à prélever. Un prélèvement qui peut varier d’année en année, selon les besoins de chaque niveau de pouvoir.

### Y a-t-il des inégalités ?
Oui, cet impôt peut aller du simple au quadruple selon le lieu d’habitation. Reprenons l’exemple de Michelle : si elle paie 2062,23 euros de précompte immobilier à Martelange, elle ne devrait payer « que » 1115,29 euros si elle habitait à Lasne. C’est presque la moitié.

À Lasne, Arnold de Quirini, échevin des finances de la commune, explique : « Notre taux du précompte immobilier est le plus faible possible, c’est un juste équilibre entre ce revenu et les revenus de l’IPP. Nous désirons rester attractifs pour attirer les jeunes familles tout en conservant une fiscalité douce du bâti, ce qui permet d’améliorer les performances énergétiques et le confort de l’immobilier de la commune. Le précompte immobilier représente +/- 33 % du budget ordinaire qui permet de payer les salaires, les frais de fonctionnement de la commune, les zones de secours et de police, de financer le CPAS, etc. Les recettes du précompte ne sont pas attribuées spécifiquement à l’un ou l’autre poste mais participent au budget global de la commune. »

Une disparité qui ne devrait pas changer à l’avenir, comme l’explique Amil Djellal, porte-parole du cabinet du ministre Sven Gatz, ministre bruxellois des finances : « À moins de refédéraliser cet impôt et d’interdire aux pouvoirs locaux de prélever des centimes additionnels sur le PRI, il y aura donc toujours des différences. Ceci étant dit, des disparités importantes s’expliquent aussi du fait que les revenus cadastraux (c’est-à-dire la base fédérale sur laquelle les trois régions calculent le précompte immobilier) ont été actualisés pour la dernière fois par l’autorité fédérale compétente dans les années 70 et ne sont donc plus toujours d’actualité. »

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Cet article a été rédigé en réponse à une question posée directement à la rédaction de la RTBF. Vous aussi, faites entendre votre curiosité et posez-nous vos questions via le formulaire ci-dessous. Votre sujet pourrait inspirer notre prochain article « Questions-Réponses ».