Cambriolage du Louvre : le FBI dit qu’il est plus facile de voler un musée.
Ce lundi, au lendemain du braquage du musée du Louvre, beaucoup de questions demeurent sans réponse, notamment l’identité des voleurs et le sort des bijoux volés. Selon Robert K. Wittman, ancien agent du FBI, il existe « de bonnes chances que les bijoux soient retrouvés intacts », mais le facteur temps joue contre les enquêteurs.
Ce lundi, après le spectaculaire braquage du musée du Louvre, qui ridiculise la France sur la scène internationale, de nombreuses questions restent sans réponse. Si la première porte sur l’identité des voleurs, la seconde concerne sans doute le sort réservé aux « inestimables » bijoux dérobés. Ce sort semble fatal selon Robert K. Wittman, ancien agent du FBI spécialisé dans la traque des voleurs d’art.
Robert K. Wittman a passé vingt ans en tant qu’expert du FBI dans les enquêtes sur les crimes affectant l’art et les biens culturels. Au cours de sa carrière, il a permis de récupérer plus de 300 millions de dollars d’œuvres volées et d’arrêter de nombreux trafiquants. Bien qu’il soit aujourd’hui à la retraite, il continue d’exercer pour des clients privés. Dans le cadre du braquage du Louvre, il qualifie l’opération de « vol audacieux ».
Pour lui, un tel braquage « en plein jour, alors que des visiteurs étaient présents et qu’une équipe complète de gardiens était de service » est quelque chose de « rarement observé dans les musées ». Cependant, il note une recrudescence des vols de bijoux de grande valeur dans des musées en Allemagne, aux Pays-Bas et, plus récemment, au Muséum d’histoire naturelle de Paris.
La raison de cette tendance ? « La flambée des prix et la facilité avec laquelle l’or peut être revendu incitent les voleurs à s’y intéresser », explique l’ex-agent spécial. Il mentionne également une autre explication : « En raison de la politique de « musée ouvert au public », il est souvent plus facile de cambrioler un musée que de braquer une bijouterie », ajoute-t-il.
Selon le spécialiste, il y a très peu de chances que le vol du Louvre ait été commandité. « Je n’ai jamais vu de vol de grande valeur réalisé pour un collectionneur », assure Robert Wittman. Il soutient que « revendre des métaux précieux et des pierres est relativement facile, surtout si cela se fait à une fraction de leur valeur patrimoniale et culturelle ». Il envisage d’autres scénarios, comme une demande de rançon ou le fait que les voleurs cachent leur butin en attendant des circonstances plus favorables.
L’expert estime qu’il y a « de bonnes chances que les bijoux soient retrouvés intacts », mais il souligne que le facteur temps joue contre les enquêteurs. Pour retrouver rapidement les braqueurs, l’ex-agent spécial indique que le premier angle d’enquête des policiers de l’OCBC et de la BRB serait celui d’une complicité interne au Louvre, « ce qui est le cas dans 90 % des vols dans les musées, comme nous l’avons établi avec le FBI ».
Concernant le braquage, Robert Wittman affirme que la méthode n’a « rien d’inhabituel ». Dans des affaires passées, il a observé « plusieurs vols dans des musées où des individus se faisant passer pour des employés ont dérobé des tableaux et des antiquités inestimables, utilisant ensuite des motos ou des scooters pour s’échapper ». Sur le professionnalisme des braqueurs du Louvre, il conclut que « le fait qu’ils aient laissé autant de traces médico-légales et endommagé la couronne d’Eugénie me fait penser qu’ils ne sont peut-être pas aussi « expérimentés » que nous le pensions au départ ».

