Ambassadeur rappelé, tensions persistantes entre Colombie et Etats-Unis.

Lundi, le gouvernement colombien a dénoncé une « menace d’invasion » américaine et rappelé son ambassadeur à Washington après des déclarations de Donald Trump concernant le président colombien Gustavo Petro. En 2023, la Colombie a produit 2.600 tonnes de cocaïne, ce qui représente une augmentation de 53 % par rapport à l’année précédente, selon l’ONU.

Le climat est tendu entre les États-Unis et la Colombie ! Lundi, Bogotá a dénoncé une « menace d’invasion » américaine et a rappelé son ambassadeur à Washington suite aux déclarations virulentes de Donald Trump, qui a accusé le président colombien Gustavo Petro de « favoriser la production massive de stupéfiants ».

Dimanche soir, sur son réseau Truth Social, le président américain a qualifié son homologue de « baron de la drogue » et l’a sommé de « fermer immédiatement ces champs de la mort, sinon les États-Unis les fermeront pour lui, et cela ne se fera pas gentiment ». Il a également annoncé la suspension de l’aide financière à la Colombie, sans préciser la nature de cette aide, et a menacé d’instaurer de nouveaux droits de douane sur les produits colombiens, déjà soumis à une taxe de 10 %.

Face à cette escalade verbale, le gouvernement de Gustavo Petro a réagi avec détermination. L’ambassadeur colombien à Washington, Daniel García Peña, a été rappelé pour consultations. Sur Blu Radio, le ministre de l’Intérieur Armando Benedetti a évoqué une « menace d’invasion ou d’action terrestre » contre la Colombie, estimant que toute pulvérisation de glyphosate par les États-Unis sur des cultures illicites constituerait « une atteinte à la souveraineté ».

Autrefois alliés dans la lutte contre les drogues, les relations entre les deux pays se sont détériorées depuis l’élection du premier président de gauche en Colombie en 2022. Washington a retiré à Bogotá son statut de partenaire privilégié dans cette lutte, tandis que la Colombie a suspendu ses achats d’armes américaines. Cette rupture marque la fin d’un partenariat stratégique de plusieurs décennies.

Gustavo Petro a essayé d’atténuer les tensions en proposant aux États-Unis de « supprimer les droits de douane sur la production agricole et agro-industrielle » colombienne pour « renforcer la production légale ». Il affirme que Donald Trump est « trompé par ses conseillers » et accuse Washington d’avoir mené une politique antidrogue ayant causé « un million de morts en Amérique latine », une stratégie qui, selon lui, « sert de prétexte pour contrôler la région et obtenir le pétrole bon marché du Venezuela ».

Malgré cela, la Colombie reste le principal bénéficiaire d’aide américaine en Amérique du Sud, ayant reçu 740 millions de dollars en 2023, dont la moitié consacrée à la lutte antidrogue. Mais la rupture semble irreversible : la suspension de ces fonds pourrait encore affaiblir la coopération régionale. Selon l’ONU, la Colombie a produit 2.600 tonnes de cocaïne en 2023, soit une augmentation de 53 % en un an. Gustavo Petro conteste ces chiffres et privilégie une approche sociale et économique plutôt que militaire pour s’attaquer aux racines du trafic.