Budget wallon 2026 : la Ligue des Familles s’inquiète des mesures sur allocations familiales.
Le Gouvernement wallon a confirmé qu’il mettra des conditions pour l’octroi d’allocations familiales aux jeunes de 18 à 25 ans, nécessitant d’être aux études, en formation ou en insertion socioprofessionnelle. Une économie de 400.000 euros est prévue en 2026 via une réforme des allocations familiales supplémentaires pour les enfants en situation de handicap, où le paiement sera suspendu si le jeune adulte perçoit déjà une allocation fédérale.
Parmi les mesures d’économies et les réformes que le Gouvernement wallon a présentées ce lundi, les allocations familiales ont particulièrement retenu l’attention des parents. Ces derniers mois, de nombreuses idées ont été avancées pour réaliser des économies dans ce domaine, notamment la possibilité de limiter les allocations familiales à un nombre restreint d’enfants par ménage ou de ne pas indexer les montants.
Dans l’accord conclu dimanche soir, le Gouvernement wallon a cependant choisi de ne pas aller aussi loin. Il a principalement confirmé ce qui était déjà inscrit dans sa Déclaration de politique régionale (DPR), à savoir l’instauration de conditions pour l’octroi d’allocations familiales pour les jeunes de 18 à 25 ans. Désormais, cette tranche d’âge devra être engagée dans des études, une formation ou un parcours d’insertion socioprofessionnelle pour continuer à bénéficier des allocations. Chaque jeune disposera d’un « pot de 12 mois », une réserve pour le cas où sa formation serait interrompue. Cette réforme devrait générer des économies à partir de 2027, estimées à 3,6 millions d’euros, pour atteindre 16,6 millions d’euros en 2029.
Un effort sera également réalisé en 2026 pour que davantage de familles monoparentales puissent bénéficier du supplément majoré. Le plafond de revenus pour ces familles sera augmenté à 54.867 euros bruts par an pour les enfants nés après le 1er janvier 2020.
En revanche, la réforme des « allocations AFS », qui concerne les enfants en situation de handicap, devrait permettre d’économiser 400.000 euros en 2026. Comme c’est déjà le cas dans d’autres régions, le versement de cette allocation sera suspendu si le jeune adulte bénéficie déjà d’une allocation fédérale, afin d’éviter les doublons. Le ménage conservera l’allocation la plus favorable. Une telle mesure pourrait permettre d’économiser ces 400.000 euros en 2026. Par ailleurs, un groupe d’experts sera chargé d’examiner le modèle des allocations familiales pour faire des recommandations pour le futur.
La Ligue des familles s’est exprimée sur ces mesures, soulignant qu’elles ne sont pas aussi contraignantes que ce que certains craignaient. Elle attribue cette situation à la mobilisation intense des dernières semaines pour éviter des décisions plus sévères. Cependant, l’inquiétude demeure.
Madeleine Guyot, Directrice générale de la Ligue des familles, a déclaré à la RTBF : « On a déjà touché aux allocations familiales », rappelant qu’un report d’indexation de deux mois a déjà été appliqué en Wallonie, entraînant une perte de revenu net pour les parents. Elle a aussi souligné que des discussions ont lieu au niveau fédéral sur un saut d’index pour les allocations sociales, ce qui pourrait, d’une manière ou d’une autre, affecter les allocations familiales.
Particulièrement préoccupante, selon la Ligue des familles, est l’annonce faite par le gouvernement wallon de confier à un groupe d’experts la tâche de recommander des améliorations pour l’avenir du système d’allocations familiales dans la région. Madeleine Guyot a affirmé : « Cela ne nous rassure pas des masses », précisant que s’assurer de la bonne utilisation des moyens est normal. Cependant, elle a jugé « très particulier et inquiétant » de présenter cela lors d’une conférence de presse sur le budget, car cela implique que les moyens accordés aux familles pourraient être perçus comme un gaspillage. Elle a ajouté que les allocations familiales peuvent être modifiées alors que cela n’était pas prévu dans la DPR, soulignant que des promesses peuvent ne pas être tenues, engendrant une préoccupation continue.
La Ligue des familles critique également la réforme imposant des conditions d’octroi des allocations familiales pour les jeunes de plus de 18 ans. Le « pot de 12 mois » pour la recherche ou la reprise d’études est jugé insuffisant. La Ligue a expliqué : « Là où cela change surtout, c’est pour les jeunes qui changent d’orientation, interrompent leurs études ou s’engagent dans des formations non reconnues pour le droit aux allocations familiales. Ils n’auront droit aux allocations que pendant 12 mois maximum ». Un exemple a été donné : « Si un jeune échoue sa première année d’études puis suit des cours de langue pendant un an pour trouver sa voie, il épuisera son pot d’allocations familiales. Cela signifie qu’après ses études, s’il ne trouve pas d’emploi immédiatement, il ne recevra plus d’allocations ».
Malgré ces critiques, la Ligue des familles voit d’un bon œil l’augmentation du plafond de revenus pour les familles monoparentales, ce qui devrait permettre à davantage de familles de bénéficier du supplément d’allocations familiales.

