France

Meurtre de Lola : agonie estimée à « entre deux et trois minutes »

Lola Daviet, 12 ans, a été autopsiée le 15 octobre 2022, après que son corps a été découvert dans une malle dans le 19e arrondissement de Paris. L’autopsie a révélé 38 plaies sur le corps de Lola, ainsi que des lésions dans la région rectale et vaginale, avec des souffusions hémorragiques récentes dans son rectum.


Lola Daviet, âgée de 12 ans, a été autopsiée le 15 octobre 2022. Le jour précédent, son corps avait été retrouvé dans une malle, laissée dans la cour de l’immeuble où résidaient la collégienne et sa famille, dans le 19e arrondissement de Paris. Par la suite, le corps a été transporté à l’institut médico-légal pour être examiné par le docteur Isabelle Sec. Selon cette spécialiste de la médecine légale, le corps de la préadolescente est arrivé « dans un bon état de conservation », « enroulé dans une couverture de survie ». Elle a également précisé qu’il y avait du scotch au niveau du visage, qui avait disparu lors de ses opérations.

Isabelle Sec a réalisé un « examen complet du corps à la recherche de lésions traumatiques ». Elle a comptabilisé 38 plaies sur le corps de Lola Daviet, mentionnant « plusieurs zones d’infiltration hémorragique », « une multitude de plaies situées à l’arrière du thorax », « une lésion osseuse au niveau de la mandibule gauche », « une plaie allant de la face gauche du menton jusqu’à la face gauche du cou » ainsi que « deux plaies pénétrantes jusqu’à la cage thoracique ». En revanche, elle n’a pas constaté de « plaies de défense » sur les mains de la victime. Elle a déclaré que Lola était morte asphyxiée en raison de « l’obstruction complète des voies aériennes supérieures » causée par le ruban adhésif couvrant son nez et sa bouche.

« C’est l’une des questions que se posent les parties civiles, est-ce que Lola a souffert ? », interroge le président de la cour. Isabelle Sec répond que « connaître les souffrances endurées est très demandé par les parties civiles à l’heure actuelle et on les comprend ». Elle souligne que « l’asphyxie est en soi très anxiogène, c’est au-delà de la douleur physique » et estime que l’agonie a pu durer « entre deux et trois minutes ».

L’examen a également révélé des lésions dans la région rectale et vaginale de Lola. Le professeur Patrick Barbet, qui a réalisé une « expertise anatomo-pathologique », a constaté « des suffusions hémorragiques récentes » dans son rectum et « deux petites entailles » dans sa « cavité vaginale », admettant qu’elles étaient « survenues pendant la vie de l’enfant », et causées « dans les minutes ou les heures précédant le décès ». Isabelle Sec a ajouté qu’il était impossible de déterminer si ces lésions provenaient d’une pénétration digitale ou par un objet, tout en mentionnant des « lésions profondes ».

Le président interroge l’accusée, Dahbia Benkired, sur ces révélations : « Sur ce qu’on vient d’entendre, souhaitez-vous réagir ? » Elle répond : « Non. Après j’ai du mal à parler français donc je n’ai pas tout compris de ce qu’elle disait, mais non, je n’ai rien à dire ». Le magistrat souligne des éléments contradictoires avec ses déclarations, notamment concernant le nombre de coups et les lésions retrouvées. L’accusée déclare : « Ça, c’est faux, je ne l’ai jamais touchée », tout en reconnaissant avoir contraint Lola à pratiquer un cunnilingus « mais rien d’autre ».

Le juge lui pose la question : comment ces lésions ont-elles pu apparaître ? Elle assure n’en avoir « aucune idée », et précise avoir déplacé le corps chez Rachid N., l’une de ses connaissances à Asnières, après l’avoir tuée. Le juge insiste : « Vous comprenez qu’il est impossible qu’il soit à l’origine de ces lésions ? » À quoi elle répond : « Je n’ai rien fait. » Le juge demande s’il y avait quelqu’un d’autre dans l’appartement avec elles deux, et l’accusée répond : « Non. » Le juge conclut : « Alors comment fait-on pour expliquer ça ? » Elle assure : « Je l’aurais fait je vous l’aurais dit. »

Le verdict est prévu pour le 24 octobre, et l’accusée risque la réclusion criminelle à perpétuité.