France

Cambriolage du Louvre : Peines de sept à vingt ans envisagées ?

Le cambriolage du musée du Louvre, survenu dimanche, a été réalisé par des auteurs déguisés en ouvriers et munis d’une meuleuse. Selon Yoann Strino, avocat pénaliste, des peines allant de trois à vingt ans peuvent être encourues pour des vols, avec une application possible de l’article 311-4-2 du Code pénal, qui prévoit sept ans d’emprisonnement et 100.000 euros d’amende pour le vol d’objets classés au patrimoine.


Le vol au musée du Louvre est un acte qui est soumis à l’évaluation de la justice, qui se concentre sur les faits. Bien que les bijoux volés dimanche aient une valeur patrimoniale et historique considérable, cela n’influence pas la qualification pénale du délit. Un exemple marquant est celui de Tony Musulin, un convoyeur de fonds qui a volé 11,6 millions d’euros en 2009, puis s’est rendu et a été condamné à cinq ans de prison ferme.

Plus de 24 heures après le cambriolage au Louvre, que beaucoup considèrent comme le plus grand de la décennie, les suspects sont toujours en fuite. Déguisés en ouvriers et armés d’une meuleuse, les voleurs ont manifestement agi de manière experte, sachant exactement ce qu’ils visaient. Si jamais ils sont identifiés et arrêtés, le site 20 Minutes a consulté un avocat pénaliste pour évaluer les conséquences juridiques potentielles.

Un avocat pénaliste basé à Marseille, Yoann Strino, souligne qu’il est nécessaire de rester prudent sans avoir accès au dossier. Il note que l’affaire a été confiée à la JIRS, une juridiction spécialisée dans le crime organisé, souvent plus sévère et dotée de ressources importantes. Les vols peuvent entraîner des peines allant de trois à vingt ans en fonction des circonstances. Pour ce cas précis, l’article 311-4-2 du Code pénal prévoit que le vol d’objets patrimoniaux est puni de sept ans d’emprisonnement et d’une amende de 100.000 euros. Ce texte semble donc être le cadre juridique minimal applicable.

L’avocat mentionne également que la meuleuse pourrait être considérée comme une arme si elle a été utilisée pour menacer un agent de sécurité, ce qui alourdirait la peine encourue à vingt ans de prison et à 150.000 euros d’amende. Toutefois, la qualification d’utilisation de la meuleuse comme arme pourrait faire l’objet de discussions, car les juges d’instruction partent souvent des qualifications les plus sévères, qui peuvent être contestées par la suite.

Un autre aspect à considérer concerne les délits connexes, notamment la dégradation de la couronne de l’impératrice Eugénie, laissée endommagée par les cambrioleurs, ainsi que la revente des objets volés. Selon le droit pénal, le recel ne peut être cumulé avec le vol, mais la peine pour dégradation de la couronne pourrait être applicable si elle est jugée séparément. Étant donné la continuité des actions, la peine la plus sévère sera celle qui prévaudra.