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Jean Dujardin ne joue pas un rôle majeur dans « L’homme qui rétrécit »

Dans « L’homme qui rétrécit », Jean Dujardin interprète Paul, un père de famille dont la taille diminue progressivement à cause d’un phénomène météorologique. Le film, qui sort en salle mercredi, est un remake du film de 1957 de Jack Arnold et interroge la place de l’homme dans le monde.


Dans « L’homme qui rétrécit », qui sort en salles mercredi, Jean Dujardin relève un défi de taille, apparaissant seul à l’écran pendant une grande partie de ce récit fantastique qui adapte le film culte de 1957. L’acteur de 53 ans incarne Paul, un père de famille travaillant dans le secteur de la construction navale, qui est frappé par un phénomène météorologique mystérieux alors qu’il se trouve en mer. Peu à peu, ses vêtements deviennent trop grands et ses sensations se modifient. Dans un état d’inquiétude, il réalise qu’il souffre d’un mal étrange : il rétrécit de façon inexorable.

La star de « The Artist », pour laquelle il a reçu un Oscar en 2012, avait déjà perdu quelques dizaines de centimètres dans « Un homme à la hauteur », une comédie romantique de 2016 où il jouait un architecte mesurant 1,40 m qui tombe amoureux d’une avocate de 1,75 m, interprétée par Virginie Efira. Dans « L’homme qui rétrécit », l’atmosphère est cette fois dramatique : plus Paul rétrécit, plus ses problèmes s’intensifient.

Son chat devient un prédateur, il doit affronter une araignée redoutable, et les bruits les plus insignifiants retentissent soudain de manière assourdissante. Ce qui était autrefois un foyer chaleureux se transforme en un environnement hostile. Son épouse Élise, jouée par Marie-Josée Croze, observe, impuissante, sa déchéance, jusqu’à ce qu’il disparaisse : en fuyant son chat, Paul tombe dans la cave de leur maison, où il se retrouve emprisonné. Luttant pour sa survie tout en acceptant peu à peu sa destinée, ce film questionne la place de l’homme dans le monde.

C’est Jean Dujardin lui-même qui a eu l’idée de ce remake après être tombé par hasard sur une jaquette de « L’homme qui rétrécit » de Jack Arnold, sorti en 1957. Il se replonge alors dans l’adaptation en noir et blanc du roman de l’Américain Richard Matheson, un film qui l’avait marqué dans sa jeunesse. « J’avais vu un film sur l’acceptation, sur la dignité dans la perte. C’est ça qui m’avait plu le plus », se rappelle l’acteur lors d’un entretien au festival européen du film fantastique de Strasbourg. « Le rétrécissement de l’homme, c’est vraiment l’allégorie de la vie, c’est la maladie, c’est la mort. » Il évoque ce projet avec le producteur Alain Goldman, qui obtient les droits. Le réalisateur Jan Kounen, avec qui Dujardin avait déjà travaillé en 2007 dans « 99 francs », les rejoint, choisi pour sa vision, selon Jean Dujardin.

Dans ce film, qui repose sur des effets spéciaux impressionnants, il a dû puiser dans son imagination, évoluant dans un immense décor bleu de 2 000 m². « J’ai vraiment adoré cette aventure intérieure, c’est la première fois que je jouais plus avec mon mental et mon esprit qu’avec ma vue. »

« Je n’avais rien en face de moi. Vous avez un fond bleu, un scotch qui est sur ce fond bleu, et on vous dit : ça, c’est l’araignée. Son trajet va de là à là. Et moi, je mets ma peur entre là et là », explique l’acteur. La caméra suit son point de vue, se plaçant à sa hauteur, face à l’immensité qui l’entoure. « L’homme qui rétrécit », à la fois film fantastique, aventure métaphysique et récit intime, incarne une expérience unique. « Ce que j’adorerais dans ce projet, c’est que les gens puissent se plonger complètement dans la vie de ce petit homme », espère Jean Dujardin.

Interrogé sur la possibilité de poursuivre son exploration du genre fantastique, l’acteur répond : « Je ne sais pas vraiment où je vais. Je ne veux pas faire n’importe quoi. Je ne veux pas aller dans les comédies low-cost. Je ne veux pas faire rire à tout prix. Mais j’ai besoin d’aller dans des projets un peu singuliers. »