High-tech

Certaines voitures électriques Renault pourraient intégrer un moteur essence.

Renault serait actuellement en train de réfléchir à proposer des versions essence (thermique) de ses Mégane et Scénic E-Tech en raison de ventes de voitures électriques plus faibles que prévu. La décision de formaliser cette stratégie devrait intervenir en 2026, date à laquelle Renault présentera son nouveau plan stratégique.


Renault réfléchirait sérieusement à la possibilité de proposer des versions à moteur thermique de ses modèles Mégane et Scénic E-Tech, en raison de ventes de voitures électriques inférieures aux prévisions.

Au fil des années, les ventes de véhicules électriques ont progressé dans le monde entier. Toutefois, tous les pays ne connaissent pas la même situation. En France, les immatriculations semblent stagner, bien qu’il y ait eu une légère hausse en septembre.

Globalement, la situation n’est pas encore réjouissante. Par ailleurs, l’Union européenne maintient l’échéance de 2035 pour l’interdiction totale des ventes de voitures à moteur thermique. Ainsi, tous les constructeurs, y compris Renault, devront s’adapter à cette réglementation. La marque au losange propose déjà une gamme variée, comprenant les R5 et R4 E-Tech ainsi que les Scénic et Mégane. Le R5 se distingue en étant le quatrième modèle électrique le plus vendu en France depuis janvier, tandis que la Mégane occupe la dixième position. Cependant, ces résultats ne suffisent pas, et la marque cherche à aller plus loin. Selon Les Echos, Renault envisage même de proposer des versions thermiques pour ses deux modèles électriques, une stratégie plutôt surprenante, surtout lorsque l’on considère que Renault fabrique ses véhicules électriques sur des plateformes spécifiques, contrairement à Stellantis.

Bien que changer de motorisation semble complexe, cela ne semble pas empêcher la marque d’explorer cette voie. Les Mégane et Scénic auraient été retenus, en raison de leur taille, offrant ainsi aux ingénieurs une plus grande marge pour intégrer un moteur à combustion. Actuellement, Renault n’a pas fourni de détails techniques, mais il est spécifié que « la réflexion sur le type de motorisation thermique à introduire reste très ouverte ».

Il est important de noter que cela ne signifie pas que les deux SUV deviendront entièrement thermiques. Une source proche du dossier a évoqué la possibilité d’introduire un prolongateur d’autonomie, une technologie qui suscite un intérêt croissant en Chine. Cette technologie implique un moteur à essence qui fonctionne comme un générateur pour la batterie, sans être connecté aux roues. La coentreprise Horse, formée par Renault et Geely, propose désormais cette technologie « pour les constructeurs de voitures électriques souhaitant élargir leur gamme ».

Il reste encore des incertitudes quant à l’éventualité de proposer cette technologie en France, car elle est considérée comme une voiture hybride, ce qui la rend éligible à un malus au poids, sans accès au bonus écologique. Pour l’instant, rien n’a été officiellement confirmé par le constructeur, qui prend son temps pour réfléchir. La décision finale serait formalisée en 2026, lors de la présentation du nouveau plan stratégique de Renault.

Ce changement de cap s’explique par les ventes décevantes des deux modèles électriques, qui n’ont pas répondu aux attentes, malgré le fait que le Scénic ait été désigné voiture de l’année 2024. Pour Renault, offrir des versions thermiques permettrait de rentabiliser les lourds investissements et d’augmenter les volumes de vente. D’après Les Echos, le segment 100 % électrique limite actuellement le potentiel de vente à seulement 20 % des clients. Par ailleurs, avec la Mégane E-Tech, la marque n’a plus de modèle compact à moteur thermique, bien que la demande subsiste.

D’autres modèles de la marque pourraient aussi adopter cette stratégie. Renault prévoit d’appliquer ce principe à ses futures voitures, même s’il reste convaincu que les véhicules électriques domineront le marché dans les années à venir. La marque semble néanmoins conserver des modèles thermiques, comme la Clio, qui pourrait représenter une alternative à la R5 E-Tech, car proposer uniquement cette dernière avec plusieurs motorisations pourrait entraîner une baisse des ventes.